Certains d'entre vous ont accepté de jouer le jeu, et de suivre, au jour le jour, notre croisière, à travers les quelques photos que j'ai mis en ligne sur le Blog...
Pour ces amoureux des voyages, après vous avoir offert quelques "Histoires sans parole", je voudrais ajouter quelques mots, et vous donner l'occasion de reprendre tout ou partie de la croisière, en découvrant ces "Paroles sans histoire".
Je mettrai ici et là des liens, soit pour compléter l'information, à partir de mes sources habituelles, comme mon ami Wiki, soit pour pointer sur l'Histoire sans parole correspondante (ces liens sont en rouge dans la texte)...
Ceci n'est pas un article "à lire" d'une traite,
mais juste "à déguster" doucement,
au grès de sa fantaisie...
Voici d'abord la présentation de notre "Croisière Transeuropéenne sur le Danube, le Main et le Rhin"...
Nous allons naviguer sur le MS "La Bohème" construit en 1995 et rénové en 2011. Il a une longueur de 110 mètres et une largeur de 10 mètres. Il y a 80 cabines, soit une capacité d’accueil de 160 passagers. Il y a moins de 30 membres d'équipage à bord, tous services confondus (navigation - hôtellerie - restauration)...
Voici la carte de la croisière avec les différentes escales où je vais vous inviter à me suivre....
En douze jours de navigation :
Nous allons voir 5 pays : la Hongrie, la Slovaquie (sans s'y arrêter), l'Autriche, l'Allemagne, et retour en France ;
Nous allons faire 1527 kilomètres sur les voies navigables du centre de l'Europe :
769 km sur le Danube,
171 km sur le Canal Rhin-Main-Danube,
384 km sur la Main,
et 203 km sur le Rhin ;
Mais, durant ce périple, nous allons traverser toutes les époques importantes pour cette région du centre de l'Europe. Chaque époque, chaque souverain a laissé sa marque : le Saint-Empire Germanique, Napoléon, L'Empire d'Autriche Hongrie, et bien sûr la première puis la seconde guerre mondiale.
Il est temps de suivre la croisière, au fil des jours, en regardant de plus près le programme...
Jour 1 : Paris / Budapest
Nous partons de Paris-CDG à destination de Budapest, et, est-ce un signe du destin, le vol est à l'heure et tout se passe parfaitement bien. Pourtant, nous voyageons par Air France...
Nous avons juste le temps de poser les valises et de prendre notre premier dîner à bord avant de partir en bus pour aller au concert. Au programme, chants et danses du folklore hongroie. Cette soirée nous permettra de découvrir le "Cymbalum".
Vous pouvez avoir un petit aperçu du cymbalum en concert en suivant ce lien (4 minutes de concert)...
Jour 2 : Budapest
Après le petit déjeuner,
départ pour une visite guidée de la ville de Budapest.
La ville actuelle est traversée par le Danube,
suivant un tracé nord-sud.
Elle est née en 1873 de la fusion de Buda, à l'ouest
et de Pest à l'est.
Notre visite se concentre d'abord sur la colline du château et plus particulièrement autour
de "l'église Matthias" et
du Bastion des pêcheurs d'où on a une vue plongeante sur la ville.
Puis c’est un arrêt sur la "Place des héros",
lieu très symbolique de l'Histoire de la Hongrie.
Cette place a été aussi le point de départ de
l'insurection de Budapest en 1956...
Le monument présente les statues de tous les personnages qui ont régné et fait la Hongrie d'aujourd'hui avec en dessous de chaque statue un bas relief qui rappelle les événements marquant du héros.
Ils sont aussi représentés sur les billets de la monnaie hongroise, "le forint" car la Hongrie n’est pas encore passée à l’euro.
Nous rejoignons le bateau à Estergom pour le déjeuner.
Nous retrouverons ce mode de fonctionnement plusieurs fois pendant la croisière. Le bateau reprend sa navigation pendant que nous sommes en excursion.
Cela représente un avantage pour ceux qui font les excursions, car cela réduit le temps de navigation. Mais, c'est un inconvénient pour ceux qui ne font pas les excursions, car ils doivent rester à bord et ne peuvent donc pas visiter en libre les différentes villes.
Après le déjeuner, nous avons la possibilité de faire une visite libre de la ville, et surtout du monument emblématique, la cathédrale Saint Adalbert.
Nous sommes tous de retour à bord pour un départ à 19 heures, en direction de Vienne.
Jour 3 : Budapest - Vienne
Nous allons passer la matinée en navigation, pour arriver à Vienne vers 14 heures. Dans la nuit, nous sommes passé en Slovaquie, traversant la capitale Bratislava, située sur le Danube, sans nous arrêter.
Cette première matinée de navigation sera pour tous l'occasion de découvrir les écluses.
Notre altitude de départ était de 151 mètres à Budapest pour arriver à 132 mètres à Strasbourg, mais en passant par un point de partage des eaux à 408 mètres d'altitude...
Nous allons passer 69 écluses : de la plus grande qui fait 345 mètres de long et 20 mètres de large à la plus petite, qui ne fait que 130 mètres de long sur 12 mètres de large, de la plus haute qui fait 25 mètres de dénivelé à la moins haute qui ne comble qu'un mètre de dénivelé...
Chaque entrée et sortie d'écluse est un moment difficile pour l'équipage. Il faut manœuvrer au mieux pour faire rentrer et sortir le bateau sans rien toucher, ni les bords de l'écluse, ni les éventuels autres bateaux avec qui nous partageons l'espace disponible.
Autre particularité de la croisière, nous prendrons tous nos repas à bord, ce qui est fort agréable, car cela permet de se détendre entre deux excursions.
Quand nous arrivons à Vienne, après le déjeuner, la pluie s'est invitée sur la ville.
Cet après midi, nous allons visiter "La Hofburg".
C'est le palais d'hiver des Habsbourg.
Il est situé au centre de la ville de Vienne.
Notre excursion prévoit uniquement la visite de l'exposition Sissi. Cette exposition est assez décevante, sauf si on est un fan inconditionnel de Sissi, passionné de sa vie, du début à la fin.
Quand nous arrivons, surprise : il est interdit de photographier en intérieur. Nous retrouverons cet interdit dans d'autres lieux. A chaque fois, je m'appliquerait à "voler" quelques photos, car je ne voudrais pas vous priver de ces souvenirs, même s'ils sont de bien mauvaise qualité...
Après le dîner, nous partons pour une visite nocturne de la ville. Nous découvrons la ville depuis le bus. Nous passons en particulier au pied de la grande roue de Vienne, dans la parc du Prater, mise en vedette dans le film "Le troisième homme"...
Une partie de la visite se fait à pieds, dans le cœur historique, autour de la Hofburg, mais cette visite sera gâchée par la pluie. Nous aurons tout de même l'occasion d'apercevoir les superbes chevaux de l'école espagnole d'équitation de Vienne...
Nous terminons la promenade sur le Heldenplatz, où nous pouvons admirer les jeux de couleurs sur une des façades de la Hofburg...
Jour 4 : Vienne
Nous allons passer toute la journée à Vienne. Ce sera notre plus longue escale, mais la ville mérite bien tout ce temps, et même plus...
Le matin, nous partons pour
une visite guidée du château de Schönbrunn,
résidence d'été de la famille impériale. Nous profitons du trajet, aller et retour, pour faire le tour de la ville et découvrir les bâtiments qui sont sur "Le Ring"...
En 1857, l’empereur François- Joseph 1er donna l’ordre de détruire les fortifications pour les remplacer par une très grande avenue qui fait le tour de la ville ancienne, "le Ring". Il fit appel aux plus grands architectes d’Europe qui construisirent des bâtiments inspirés de toutes les époques et tous les styles le long du Ring. On peut y voir entre autre L’Opéra au style romantique, le Musée des Beaux-arts qui évoque la renaissance italienne, le Parlement aux allures de temple grec, l’Hôtel de Ville long bâtiment néogothique copie de l'Hôtel de ville de Bruxelles, quelques maisons dans le style "Art nouveau"
sans oublier "le palais de la Sécession".
À Schönbrunn, la visite nous fera découvrir une quarantaine de pièces sur les 1500 que compte le château.
Nous croirons entendre Mozart, venu ici à l'âge de six ans pour jouer devant la famille impériale. Nous y verrons Marie-Antoinette enfant, en famille, et bien sûr nous croiserons l'ombre de l'Aiglon, qui y mourut à l'âge de 21 ans.
La visite s'achèvera dans le parc.
Globalement, si le château est parfois comparé à Versailles, il est me semble-t-il moins beau, car il lui manque une âme, et, dans le parc, on cherche du regard "le grand canal" et on voudrait supprimer cette porte monumentale qui barre l'horizon.
Sur le chemin du retour pour le déjeuner à bord, nous nous arrêterons pour visiter
le cœur historique de la ville, et voir la Cathédrale.
Cette visite de Vienne m'aura au moins appris ce que doit être la frustration des touristes du monde entier, qui visite en quelques heures Versailles ou le Louvre.
Après-midi est libre. Le bateau est amarré juste à côté d'une station de métro ce qui permet à chacun de partir à la découverte de ce qu'il n'a pas pu voir encore certains allant visiter les musée et voir les œuvre de Klimt par exemple, d'autres allant visiter le Prater et voir la Grande Roue, autres enfin sont allés boire un bon chocolat chaud et crémeux,
au Café Central, une institution à Vienne,
en dégustant des gâteaux. Mais, tout le monde devait être rentré pour le dîner.
Après le diner nous avons assisté à un concert
au "Kursalon", où Johann Strauss joua pour la première fois en 1868. Le programme était composé d’œuvres des musiciens viennois avec la participation de chanteurs et de danseurs. Un spectacle très complet et de très haute qualité. La ville est ornée de statues de Beethoven, Schubert, et bien sûr des membres de la famille Strauss qui ont régné sur "La Valse de Vienne". Johann II, le fils, auteur du "Beau Danube bleu" a sa statue dorée, dans les allées du StadtPark.
Après le concert, le bateau quitte Vienne,
direction Melk...
Jour 5 : Melk et la Wachau :
Nous passons la matinée en navigation, remontant le Danube et traversant la Wachau. Le Danube coule entre les collines, et à chaque boucle du fleuve, on découvre un village, un château, ou une abbaye et surtout les vignobles...
Le bateau s'arrête à Melk, au pied de l'abbaye et nous repartons en bus à travers les vergers d'abricotiers "les meilleurs du monde" dira notre guide, mais, on peut lui pardonner, il ne connaissait pas la Provence...
Nous allons visiter Dürnstein village viticole typique de la région. Le village est à flanc de colline, au milieu des vignes en terrasses. L'église baroque est ornée d'un clocher bleu, qui surprend un peu dans le paysage. Au dessus du village, les ruines du château fort, mais nous n'aurons pas le temps d'y monter. Ce sera pour une prochaine fois, j'ai noté les balades à faire.
Dans la rue principale, un détail attire mon regard. Je pense que vous avez tous noté la présence d'une photo "pas très touristique", le présentoir d'un journal local, "l'édition du dimanche d'Österreich". Pourquoi vous montrer cela ? Simplement parce que les journaux, qui ne sont pas gratuits, sont en accès libre dans le présentoir, et qu'il y a une petite tirelire, à peine fermée d'un cadenas très symbolique, pour que vous puissiez glisser vos 90 centimes.
J'ai aimé cela, et je crois que nous aurons vraiment "fait l'Europe", quand nous pourrons avoir les mêmes présentoirs à Paris ou Marseille...
Nous rentrons à bord, à Melk pour le déjeuner. L’après-midi, visite de l’abbaye de Melk.
Cet immense ensemble architectural symbole de l’épanouissement de l’art baroque en Autriche est
le plus beau monastère bénédictin et il est classé au patrimoine mondial par l'Unesco.
Une particularité, la plus ancienne école d'Autriche, l'école de l'abbaye de Melk occupe encore toute une aile de l'abbaye.
L'aile impériale de l'abbaye a été transformée en musée qui présente l'évolution des règles monastiques en vigueur à Melk, suivant les progrès de la réforme de la foi dans le monde chrétien.
L'abbaye possède une exceptionnelle bibliothèque contenant de nombreux incunables ainsi qu'un globe terrestre et un globe stellaire de Vincenzo Coronelli, datant du 17ème siècle ...
Nous quittons notre ponton en fin d'après midi, et nous passons l'écluse de Melk en remontant le Danube juste à temps pour profiter du coucher de soleil. Nous allons naviguer toute la nuit vers Passau...
Jour 6 : Passau
Notre navigation va durer toute la nuit.
Tard dans la soirée nous passerons à hauteur de la ville de Mauthausen, de si terrible renommée. Juste avant d'arriver à Passau nous allons quitter l'Autriche pour rentrer en Allemagne,. Nous arrivons en tout début de matinée à Passau et le bateau va s'arrêter en plein cœur de la vieille ville...
La ville est située au confluent de trois fleuves, le Danube, l'Inn et l'Ilz. Nous ne visiterons pas la Citadelle qu'on aperçoit de l'autre côté du Danube, à travers les hublots du bateau...
Mais il nous suffit de quelques pas pour nous retrouver sur la Place de l'hôtel de Ville et partir à la découverte des ruelles. C’est une cité universitaire, avec d’anciennes maisons baroques...
Je quitte le groupe et je vais aller visiter la ville et quelques églises. Je vais même me glisser dans un temple. La différence est absolument flagrante dans la décoration des lieux.
Ici un luxe de sculptures et de dorures,
là, la rigueur et la simplicité...
Sur les bord de l'Inn,
au pied de la cathédrale Saint Etienne se dresse
le mémorial pour les victimes du national-socialisme...
Je n'aurai pas la chance de visiter la cathédrale, car quand j'arrive, la visite n'est plus autorisée, on y donne un concert d'orgue, sur "le plus grand orgue du monde, qui compte 17000 tuyaux"...
Passau est aussi une cité qui vit. Dans les rues de la ville, je vais croiser
un drôle de "transport en commun".
La petite "Angela" de demain était peut être parmi ces enfants...
Nous rentrons à bord pour le déjeuner, et nous reprenons notre navigation vers Ratisbonne...
Jour 7 : Ratisbonne - Whalalla
Notre arrivée à Ratisbonne se fait à l'aube.
Le soleil se lève à peine.
La pleine lune s'amuse à se glisser entre les tours de la Cathédrale. Dommage qu'il y ait cette grue au milieu du paysage...
Après le petit déjeuner, nous partons
pour la visite du centre historique de la ville.
Pendant ce temps, le bateau naviguera jusqu’à Kehlheim où nous le rejoindrons en fin de matinée.
Nous rentrons dans la vieille ville de Ratisbone en passant la porte Marc Aurèle, un de derniers vestiges des fortifications romaines du camp de la légion romaine installé au bord du Danube. C'était alors, le bout du monde civilisé. Après on ne trouvait que le pays des barbares...
Notre visite sera centrée sur la Cathédrale. Quel que soit le côté où on la regarde, on ne peut s'empêcher de penser à une dentelle de pierre. Tout semble léger, aérien. Les vitraux font briller l'intérieur de la cathédrale de mille couleurs. Nous n'aurons pas le plaisir d'entendre chanter "Les moineaux de Ratisbourg", il faudra revenir un dimanche...
Nous continuons notre visite dans les vieilles rues étroites et ombragées, sans perdre de vue les flèches de la cathédrale. Ici et là on trouve des "tours patriciennes", vestige de la richesse de ceux qui ont fait l'histoire de la ville.
Nous nous attardons sur la place de l'ancien hôtel de ville, construit aux 13ème et 14ème siècles. Il est orné en façade d'un très bel oriel, posé sur socle. Au dessus du porche, un bas relief représente la dualité des rôles de l'armée, à gauche, l'attaque, avec un soldat armé d'une masse d'arme, et à droite la défense, avec le soldat jetant des pierres...
Nous terminerons la visite en passant le Pont de Pierre, qui est en travaux. Ce pont construit au 12ème siècle, était à l'époque le seul passage sur le Danube à des kilomètres à la ronde, ce qui a assuré la prospérité de la ville. Du côté de la ville, on peut voir la tour et le Grenier à sel et sur l'ile, entre les bras du Danube, les vestiges d'anciens moulins...
Nous reprenons la route pour la paradis, nous aller visiter le Valhalla...
Nous suivons la route sur les bords du Danube, et nous arrivons rapidement en vue du Walhalla...
Un temple grec posé en haut d'une colline...
C'est ici que Louis 1er de Bavière fait construire entre 1830 et 1842
"le temple aux héros de la nation allemande".
Ce geste doit être replacé dans le contexte de l'époque. Après le passage de Napoléon, qui en mettant fin au Saint Empire Germanique a grandement modifié le paysage politique de la région et contribué à la naissance du royaume de Bavière, l'Allemagne cherche à se reconstruire une unité avec deux grands acteurs, la Prusse et l'Autriche, au milieu desquels la Bavière cherche à se faire une place. La création du Walhalla peut donc être vu comme un geste politique fédérateur...
Mais, assez parlé politique, et on ne peut qu'être "surpris" par ce bâtiment à l'architecture froide et aux dimensions hors de proportions. Il semble complètement déplacé et hors du temps, en pleine campagne. Aujourd'hui il se retrouve au bord du chemin de Compostelle qui part de Prague et passe par Regensburg... Ici, contrairement au Panthéon à Paris, il ne s'agit pas de sépultures. On présente le buste des "grands hommes" et de quelques femmes aussi, qui ont fait l'Allemagne jusqu'à aujourd'hui...
Nous rejoignons le bateau et nous reprenons notre navigation vers Nuremberg par le canal Rhin - Main - Danube...
Nous avons rejoint notre bateau à Kehlheim.
C'est là que nous quittons le Danube pour passer sur le Canal Rhin - Main - Danube. Nous allons naviguer tout l'après midi et toute la nuit...
Nous allons d'abord continuer à monter, jusqu'à l'écluse de Bachhausen. Là, nous sommes sur le bief de partage des eaux et nous allons redescendre doucement à partir de l'écluse d'Hilpolstein jusqu'au Rhin.
Sur les bords du canal les villages se suivent sans toutefois tous se ressembler. Mais, partout la même gaité dans le choix des couleurs pour différencier les maisons. Le canal est une voie navigable très importante, et les péniches de marchandises sont maintenant plus nombreuses que les bateaux de croisière comme le notre. Il est parfois nécessaire en arrivant à une écluse de laisser sortir une ce ces péniches qui nous semble énorme quand elle passe les portes de l'écluse...
La nuit est tombée quand nous arrivons à l'écluse d'Hilpolstein. C'est une de trois plus grandes écluses du trajet avec un dénivelé de 25 mètres. Quand on a fini de descendre, même si notre bateau est grand, on se sent un peu petit, dans cette cathédrale de béton...
Demain matin nous serons à Nuremberg...
Jour 8 : Nuremberg
Nous arrivons à Nuremberg vers 9 heures, et nous partons aussitôt à la découverte de la ville. Nous allons d'abord faire un tour de ville en bus, pour pouvoir voir les fortifications et les nombreuses tours qui protégeaient la ville médiévale.
Nous ferons un détour pour voir le tribunal et la prison où ont eu lieu en 1945 - 1946 le "Procès de Nuremberg". Durant toute notre croisière se sera la seule allusion à ces années noires. On parlera un peu plus souvent des destructions de bâtiments et de monuments, et des efforts faits par le peuple allemand pour tout reconstruire...
Nous partons ensuite pour la visite du château impérial qui domine la ville. On a bien trouvé la porte de la Vieille Ville avec sa serrure, mais on n'a pas voulu nous donner la clef...
Nous continuons la visite par la ville, où nous pouvons voir la maison d'Albrecht Dürer.
Ici, "son lièvre" a été mis à toutes les sauces...
Nous continuons la visite et nous pouvons
Nous finissons la balade sur la place du marché sur laquelle nous verrons de l'extérieur l'église Notre Dame, que nous n'aurons pas le temps de visiter...
Et, nous ne verrons pas "La Belle Fontaine" qui était en travaux...
Pendant la visite, le bateau a navigué jusqu’à Erlangen, où nous allons le rejoindre...
L'après midi de navigation va nous permettre de rejoindre Bamberg, où nous quitterons le canal pour commencer à naviguer sur le Main.
Le passage des écluses est parfois "acrobatique", et tout le monde doit se mettre à quatre pattes sur le pont supérieur pour ne pas risquer de se cogner la tête...
Sur les bord du canal, on peut constater que beaucoup de maisons sont équipées de panneaux solaires.
Ici la transition énergétique est une réalité de tous les jours, et pas seulement un slogan électoral.
Les Verts sont des élus qui travaillent...
Remarque complémentaire :
Nous avons visité la ville de Nuremberg et nous avons pu admirer le château les vielles rues, les maisons à colombage. On a expliqué que le procès des responsables nazis avait eu lieu à Nuremberg parce que la prison et le palais de justice avait été préservés.
Mais, pour votre information voici un site qui indique ce qu'était Nuremberg à la fin de la guerre...
Jour 9 : Rothenburg
Nous quittons Bamberg au petit matin.
Le soleil se lève à peine quand nous quittons le Canal pour rejoindre le Main sur lequel nous allons naviguer jusqu'à Mayence, où il rejoint le Rhin.
Pendant que le capitaine s'applique à nous faire passer les écluses, les plus courageuses (oui, au féminin, car pas de volontaires homme) suivent le cours de gym douce sur le pont supérieur.
Nous sommes maintenant dans les plaines du centre de l'Allemagne, avec de nombreuse collines qui détournent le cours du Main. Mais, avec le temps, ils s'est largement étalé dans son lit, et cela a créé de nombreux bras morts et des zones humides qui sont autant de réserves naturelles, principalement pour les oiseaux, comme les hérons cendrés, les cols verts, ou les cormorans que l’on voit plonger sur leurs proies.
Le flanc des collines est couvert de vignes, et, si on trouve toujours ici et là un beau château, le sommet des collines est très souvent couronné par des éoliennes. Sur les rives, chaque village dispose d'un terrain de camping - caravaning qui sont encore fortement occupés.
Le long du fleuve une piste cyclable a été aménagée...
Nous allons naviguer jusqu'à Schweinfurt où nous prendrons le bus pour rejoindre Rothenburg, notre prochaine visite...
Tout au long de notre visite de Rothenburg nous retrouverons ce qui fait l'authenticité d'une cité médiévale, les maisons à colombages, les fontaines, les remparts, les enseignes en fer forgé. Cette charmante citée ressemble parfois à un décor de cinéma, et ce n'est pas pour rien que de nombreux films se sont tournés ici. Tout semble "d'époque"...
Pourtant, il faut savoir que la presque totalité de la ville a été détruite durant la seconde guerre, en 1945, et que tout a été reconstruit grâce à la volonté et au travail des habitants et aux dons du monde entiers...
Je ne sais pas pourquoi, mais, la page Wikipédia en anglais donne des détails importants sur cet épisode que ne donne pas la page en français. C'est regrettable. Je vous en recommande la lecture, vous y trouverez entre autre cette photo de la ville après le bombardement...
"Rothenburg ob der Tauber Bomben Zerstörung Weltkrieg 1945"
by Unknown - Photobucket - Jimmy001.
Licensed under Public Domain via Commons
Notre visite nous emmène
dans le centre historique de la ville...
Devant l'église Saint Jacques un pèlerin semble s'élancer pour son long voyage...
Sur la facade, les prophètes nous regardent de haut. On peut admirer les superbes cornes de Moïse...
"D’où provient donc le fait que, selon une tradition artistique bien établie, Moïse est souvent représenté affublé de cornes ? Ainsi, dans l’œuvre de Claus Sluter à Dijon ou celle de Michel-Ange à Rome (en revanche, pas de cornes sur le Moïse de Rembrandt ou Gustave Doré).
En vérité,
ces cornes proviennent d’une erreur commise par Saint-Jérôme.
Ce dernier, auteur au IVème siècle de la traduction de la Bible en latin –la Vulgate-, au lieu de traduire « son visage était rayonnant », traduisit cornuta esset facies sua, « son visage était cornu »."
Un peu plus loin Adam sans se vanter
semble vouloir s'éventer.
Est-ce la présence de Eve qui le met dans cet état ?
J'ai assez dit de bêtise, nous reprenons notre balade, et nous pouvons même admirer les magasins d'articles de Noël...
Puis nous allons rejoindre le bus qui nous ramène au bateau qui pendant notre visite a continué sa navigation jusqu'à Kitsingen.
Jour 10 : Wurtzbourg - Wertheim
Nous arrivons à l'aube à Wurtzbourg. La citadelle de Marienberg, demeure des Princes-évêques jusqu'au début du 18ème siècle sort à peine de la brume du matin...
Nous allons visiter la résidence des Princes-évêques, construite au début du 18ème siècle.
On parle aujourd'hui beaucoup du faste de la vie des princes de l'église. Ce bâtiment somptueux à tout d'un palais princier, et il peut être comparé à Schönbrunn ou Versailles.
Rien n'a vraiment changé...
La résidence, comme toute la ville a été fortement endommagée à la fin de la guerre. Mais, presque miraculeusement, une des pièces maîtresse a été préservée, le grand escalier et la fresque de Tiepolo, qui représente un "hommage des quatre continents au Prince-évêque" de l'époque...
N'oubliez pas que là aussi? les photos sont interdite à l'intérieur de la résidence. Mais, je ne résiste pas à vous faire partager ces images volées, en particulier celle du "cabinet des miroirs", ou les gardiennes ont l'œil et veille...
Je prolonge la visite par les jardins, décorés de fontaines et de très nombreuses sculptures, œuvres de Johann Peter Wagner...
Je continue ma visite par la cathédrale de Wurtzbourg. Ici, la reconstruction a fait le choix de marier l'ancien et le nouveau.
Dans le cloitre la lumière joue avec les formes...
Pendant notre visite le bateau à continué sa navigation et nous le retrouvons à Karlstad. Nous profitons de l'après midi de navigation pour
découvrir d'un peu plus près le Main.
Chose étonnante, toutes les écluses ou presque sont équipées d'une "micro centrale" électrique. On profite de toutes les possibilités pour produire de l'énergie propre.
Autre particularité sur le Main, à chaque bief ou presque, il y a au moins un bateau de pêche. Le Main est donc propre, vivant, et poissonneux. Chaque écluse est dotée d'une "passe à poissons" pour leur permettre de remonter le courant.
Nous rejoindrons dans la soirée Wertheim où nous passerons une partie de la nuit...
Jour 11 : Miltenberg
Partis dans la nuit de Wertheim, la brume colle encore un peu au fleuve quand nous passons les derniers méandres du Main au milieu des collines. Nous arrivons au lever du soleil à Miltenberg.
Nous partons aussitôt à la découverte de la ville. Tout est calme, car ce samedi est férié. C'est le 25ème anniversaire de la réunification des deux Allemagnes...
Ici, tout semble venu d'un autre temps, les enseignes des magasins, les maisons à colombages, les anciennes portes...
Une concession à la vie moderne, une belle vitrine qui offre, en libre service des livres que chacun peut prendre ou déposer. Tous les livres sont parfaitement rangés, triés. On a retrouvé ce qui s'est fait dans notre village, avec une petite pointe de rigueur teutonne en plus...
Sur la rue principale, on trouve "la plus ancienne auberge d'Allemagne", fondée au milieu du 12ème siècle...
Sur la place, devant la cathédrale, un poète cherche l'inspiration...
Dans la cathédrale, la chaire est en grès rose sculpté.
Pour rejoindre le bateau, nous passons devant le pont qui a été détruit en 1945. Ce n'est pas le résultat d'un bombardement, mais le pont a été saboté par les troupes allemandes battant en retraite. Ceci explique en partie le texte de la plaque commémorative de la reconstruction du pont ...
L'équipage a profité de notre absence pour
refaire une petite beauté à "La Bohème"...
Ils ont mis le canot à l'eau et il font des reprises de peinture sur les parties du bateau, qui, malgré toute l'attention portée aux manœuvres peuvent frotter ici ou là...
Quand tous les passagers sont à bord, il est temps de remonter le canot.
Le capitaine est à son poste, et nous sommes prêts à partir, quand tout à coup, un grand bruit, un gros "plouf", et on ne peut que constater qu'il y a "un homme à l'eau"...
Tout s'est passé très vite. Ils étaient en train de remettre en place la balustrade qu'ils avaient du démonter pour mettre le canot à l'eau, et celle-ci à basculée. Il a voulu la retenir, et il est parti avec...
Son gilet de sauvetage s'est gonflé instantanément au contact de l'eau, et il regagne la rive. Il a eu beaucoup de chance dans sa chute, puisqu'il n'est pas blessé, et il tranquillise ses amis en souriant de ce bain forcé...
L'équipage va chercher à récupérer le morceau de balustrade tombé à l'eau, mais il n'y parviendra pas par ses propres moyens...
Le capitaine doit donc se décider à repartir, laissant derrière lui un morceau de son bateau, qui sera sorti de l'eau par les plongeurs des pompiers de Miltenberg, et un autre bateau de la compagnie le récupérera pour le rapporter au port d'attache...
Nous reprenons notre navigation, tous un peu secoué par cet incident qui aurait pu être beaucoup plus grave pour l'équipage...
Nous allons continuer notre voyage jusqu'à Aschaffenbourg, où nous arrivons juste à temps pour admirer le château de gré rose dans la lumière du soleil couchant...
Jour 12 : Francfort & Mayence
Nous arrivons juste après le petit déjeuner à Francfort, et
nous partons aussitôt pour la visite de la ville,
sous une petite pluie fine...
C'est la célébration de la réunification, et sur le quai où nous sommes amarrés, toutes sortes de stands ventent les mérites de l'armée, de la police, ou de tous les Lands d'Allemagne...
La nuit a du être animée car les abords du quai sont recouverts de papiers gras et de bouteilles.
S'il n'y avait pas déjà des équipes en train de tout nettoyer, on pourrait se croie à Marseille ou à Paris un soir de match de foot...
Je laisse le groupe partir de son côté, avec le guide, et je vais chercher à trouver du charme à cette ville qui, au premier regard ne présente pas d'attrait particulier. Nous sommes dans la capitale financière e l'Europe, et partout c'est un mélange d'ancien et de moderne...
La cathédrale est coincée entre les immeubles plus ou moins modernes, les plus anciens semblent être de l'époque "Art Déco" avec les façade décorées en mosaïques, mais, ici aussi, la guerre à fait beaucoup de dégâts, et tout le centre de Francfort a été complètement rasé, sauf la cathédrale...
Je prends le temps de monter en haut du clocher de la cathédrale. De là-haut le spectacle reste un peu triste. Quel que soit le côté où on se tourne, c'est un mélange où les constructions modernes semblent rivaliser en hauteur et en audace architecturale. Rien de "beau" n'arrête le regard. Il fait gris, et on se croirait à Londres, avec ces buildings qui mangent l'horizon...
Devant l'ancien hôtel de ville, un "Ampelmann" semble nous inviter à le suivre sur les chemins merveilleux de la prospérité allemande...
Il est temps de rejoindre le bateau, et pour cela nous devons traverser le stand de la police, mais on préfère ne pas s'arrêter...
De toute les villes visitées, Francfort est la seule qui ne me donne pas envie de revenir...
Nous reprenons notre navigation. Sur les rives du Main, on voit encore d'anciens chantiers navals aujourd'hui pour la plupart abandonnés et reconvertis par exemple en zone de stockage et de tri des containers, venus du monde entiers, ayant transités par les ports de la Mer du Nord et arrivés là sur d'énormes péniches...
Mais, malgré toute cette activité, le Main reste un fleuve propre, et les enfants qui, en cette saison s'amusent sur les berges doivent attendre les retour des beaux jours pour pouvoir se baigner...
Nous arrivons en début d'après midi au confluent du Main et du Rhin, à hauteur de la ville de Mayence, que nous allons visiter. C'est la ville de Gutenberg, qui a son musée, et bien sûr sa statut sur la place principale, face au théâtre.
La ville semble déserte en ce dimanche après midi...
Mais, si l'on en croit Louis Aragon chanté par Léo Ferré, c'est aussi la ville des artilleurs :
" Elle était brune elle était blanche
Ses cheveux tombaient sur ses hanches
Et la semaine et le dimanche
Elle ouvrait à tous ses bras nus
Elle avait des yeux de faÏence
Elle travaillait avec vaillance
Pour un artilleur de Mayence
Qui n’en est jamais revenu. "
Ce petit bout de poème nous a accompagné durant notre visite de la ville, mais nous n'en avons pas vu (d'artilleurs :-)...
Nous reprenons notre navigation vers Strasbourg notre dernière étape et sur les bords du Rhin, on aperçoit une drôle d'embarcation.
C'est la réplique moderne d'un moulin flottant.
Il se situe à Ginsheim, si vous voulez aller le visiter.....
Jour 13 : Strasbourg et retour à Paris
Notre dernier jour de navigation commence dans une brume qui vient du fleuve et qui disparaitra avec les premiers rayons du soleil. Sur la berge, ici et là des caravanes qui ont passé la nuit au bord de l'eau...
Le soleil est à peine là que déjà, ces dames font leur dernière séance de gym douce, très douce...
Nous passons les deux dernières écluses sur le Rhin, celle d'Iffezheim côté allemand et celle de Gamsheim côté français.
Arrivés dans Strasbourg nous passons la toute dernière écluse du voyage. Elle nous parait minuscule, avec à peine 0,50 m de dénivelé pour rejoindre le port de Strasbourg et le canal de la Marne au Rhin...
C'est avec un peu de tristesse que nous quittons le bateau.
C'est quand même agréable de se faire choyer pendant presque deux semaines...
Nous découvrons la gare de Strasbourg, une construction dans le plus pur style germanique.
Comme celle de Metz, elle a été construite après 1870, époque ou l'Alsace et la Lorraine n'étaient plus françaises. Les sculptures et bas-reliefs sont un hymne à la grandeur des deux nouvelles provinces de l'Empire...
Et notre voyage s'achève, à grande vitesse, en rejoignant Paris...
Cet article est maintenant terminé
"Qui a dit "Ouf, enfin..."
Douze jours, près de 1600 kilomètres de navigation, et un plaisir quotidien à découvrir cette région si proche mais dont nous ignorions beaucoup...
Je vous l'ai raconté en 32 articles de photos et un énorme article de texte...
Je sais que j'ai perdu sur le bord du chemin un certain nombre de lecteurs, qui considèrent que ce n'est pas la finalité de ce Blog de raconter mes voyages...
Mais, que voulez-vous, quand j'aime, je partage...
Alors, rendez-vous pour un prochain voyage...
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