Le dernier numéro de Vivre au Jabron va être rapidement distribué dans vos boites aux lettres et sera disponible dans les mairies...
Voici l'édito...
Même si les messages alarmants ne cessent de circuler à travers le monde, l’hirondelle pourtant incite à la pensée du printemps, sur le versant des oiseaux aux légendes variées...
Survolant l’atelier infini de la terre, elle traverse le visible, passerelle entre le reste de l’univers et la Vallée. Elle endosse, pour ainsi dire, en son propre proverbe, l’éclosion des chèvrefeuilles, les corolles des fleurs printanières, des moissons d’arômes, le mouvement des plantes, parfois méconnu, la senteur du seringat à la tombée du jour. Des prairies aux champs, jusqu’à la rivière. La forêt elle-même nous révèle ses soleils à chaque étage, floraison des arbres, fougères et prêles, mémoire du temps et des gens, ainsi que celle des bêtes, ses hôtes singuliers. Rien ne pourra faire que la nature, éternelle, ne nous offre ses instants, ses parures, dans tous leurs éclats.
Même si la politique est une quête de sens et de rationalité, que la réalité est dure à étreindre, que la sagesse moderne est loin d’être acquise - il semble que tout le monde en parle en cette sorte de bal masqué qui s’éternise - le Journal du Jabron poursuit sa danse, modestement, en saluant le printemps.
Où qu’ils se trouvent dans la Vallée, les habitants continuent de travailler, de rêver, de promener.
Certains nous font la grâce d’écrire, l’espace d’une rencontre, nous livrant leur passion ou vocation... et le sillage qu’ils laissent est comme ligne d’évasion dans les régions secrètes de l’être. Où qu’ils retournent, dans leurs refuges, nous avons avec eux appris quelque chose de la Vallée du Jabron. Quelque chose de profond. Bien sûr, ils se retirent ensuite
dans leur singularité, mais ils nous ont ouvert un « domaine ».
Ainsi, chemin faisant, en écoutant en observant, en lisant en écrivant, l’on s’aventure... humainement.
Il existe par ailleurs une plante soi-disant tout à fait commune, la cardère, qui pousse sur les talus, dans les prés laissés à l’abandon ou dans les coupes forestières, dont les hampes florales en ont fait « Le Cabaret des Oiseaux »...
Chacun sa part d’entraide sur cette terre.
Corinne Robial