Le dernier numéro de Vivre au Jabron va être rapidement distribué dans vos boites aux lettres et sera disponible dans les mairies...
Voici l'édito...
Parmi toutes les rumeurs sur l’état du monde, la vie se penche ici chez nous en privilège, comme pour nous préserver.
Les amélanchiers ayant lancé leurs flamboiements de cuivre et de pourpre aux oiseaux de passage, le temps était venu d’encourager les dernières floraisons, de tailler les arbres, de planter des rosiers, de prévoir des labours, de préparer la terre tout au long de la Vallée.
Combien de temps faudra-t-il au temps pour réinventer un printemps planétaire, lutter contre la contamination ? Les mots parfois se serrent d’appréhension autour de la question. N’aurions-nous plus le droit, nous qui vivons à l’écart, de nous serrer les mains ni de courir les chemins ? On a remisé les chrysanthèmes pour la morte saison, on a pleuré nos morts, déploré toutes les morts, mais il faut continuer de vivre face aux énigmes et à leur incompréhension. Tout aussi bien, quoi qu’il en soit, face à la profusion de bonheur qu’offre la Vallée, son précieux patrimoine, sur les doubles pentes qui nous servent d’horizon.
À regarder le ciel, le vent souligne le silence pendant que nous lisons et que nous écrivons. Nous saluons tous ceux et toutes celles qui participent au Journal ainsi que tous ceux et toutes celles qui participent à la vie du Jabron. Une communauté s’est tissée, qui a conscience des choses importantes. Laissons l’hiver dans son hangar étoilé prendre toute sa place, blanche de givre aux matins bleus, à travers les frontières... et espérons.
Corinne Robial