C’est vendredi aujourd’hui.<br /> Le programme du début de l’année nouvelle n’a pas été mis à jour.<br /> Si, le site "vallée Les-omergues" le peut, et quand il le pourra, ce serait un plaisir, de connaitre la suite du conte :<br /> "La Tunique de Raïcha"<br /> D’avance, je vous remercie.<br /> (Je suis en méditation…)

Lecture pratique :<br /> <br /> La tunique de Raïcha<br /> C’était un jour de marché. <br /> La ville résonnait des cris des marchands.<br /> Les gens se bousculaient à travers les ruelles étroites.<br /> Soudain la foule commença à s’agiter, Une rumeur s’enfla de proche en proche...<br /> Des enfants couraient en criant :<br /> « Ils s’en vont, ils s’en vont !»<br /> Des femmes disaient en se hâtant :<br /> «C’est à cause d’une étoile...»<br /> Des vieillards répétaient gravement :<br /> «Le roi du monde est né...»<br /> D'autres encore criaient :<br /> «Ils s’en vont, les savants qui parlent aux étoiles.<br /> Ils s’en vont, Gaspard, Melchior, Balthazar.<br /> Ils s’en vont derrière une étoile!»<br /> <br /> Un garçon de douze ans, agile et nerveux se faufila aux premiers rangs de la foule. <br /> Il s’appelait Raïcha.<br /> Il s'approcha des trois hommes qui s'affairaient autour de leurs chameaux et dit à l'un d’eux :<br /> «Moi aussi, je voudrais suivre l'étoile et aller là où elle m'emmènera. <br /> Permets-moi de vous accompagner, je veux aussi aller là-bas.»<br /> Gaspar répondit :<br /> «Tu es bien jeune pour nous suivre... Et puis qu’offriras-tu ? Regarde, nos présents sont déjà prêts !»<br /> Raïcha baissa la tête. Il n’avait que ses mains, il n’avait que son cœur.<br /> Balthazar lui dit encore :<br /> «Nous attendrons l’aube pour partir...»<br /> <br /> Raïcha rejoignit sa mère dans leur petite maison.<br /> Il lui confia son désir de partir, d’avoir un trésor à offrir au Roi du monde, lui aussi.<br /> La mère de Raïcha filait le chanvre. <br /> Elle écouta son fils et son visage s’éclaira d’un sourire.<br /> «Je sais moi, ce que tu offriras.»<br /> Elle alla vers un vieux coffre vermoulu et en tira une tunique de soie à larges bandes de couleur.<br /> Raïcha ébloui, regardait la tunique scintillante. <br /> Sa mère lui dit :<br /> «Je l’ai tissée pour toi, Raïcha, pour qu’un jour tu sois le plus beau. Mais vois-tu, mon fils, si ton cœur décide de la donner, tu es libre...»<br /> «Cette tunique a une histoire. Tout au long de ma vie, j’ai rencontré des amis. Ils m’ont donné des fils de soie qui ont tissé cette tunique. Ils y ont mis leurs peines, ils y ont mis leurs larmes. Si tu donnes cette tunique au Roi du Monde, il comprendra. <br /> Ecoute Raïcha, écoute......<br /> <br /> C’est la tunique d’Arka, le vieux semeur.<br /> Un jour j’ai soigné sa fièvre...<br /> il m’a donné cet écheveau de soie bleue...<br /> C’est la couleur de l’amitié...<br /> <br /> C’est la tunique de Septira, la vieille mendiante, que ses fils et ses filles avaient oublié.<br /> Je l’ai si longtemps écoutée.<br /> Elle m’a donné cet écheveau de soie grise.<br /> C’est la couleur de la solitude...<br /> <br /> C’est la tunique de Rila, le serviteur qui peinait durement sur sa terre.<br /> Le maître, sans pitié, n’accordait aucun repos...<br /> Avec lui, j’ai bêché jusqu’à la tombée de la nuit pour l’aider.<br /> Il m’a donné cet écheveau de soie jaune.<br /> C’est la couleur de la sueur, c’est la couleur de la misère.<br /> <br /> C’est la tunique de Malenda, qui pleurait près de son enfant mort...<br /> Rien, je ne pouvais rien pour elle.<br /> Je lui ai pris la main et nous avons pleuré ensemble.<br /> Elle m’a donné cet écheveau de soie blanche. C’est la couleur de la peine...<br /> Elle m’a donné ces quelques fils d’argent, ce sont nos larmes partagées...<br /> <br /> C’est la tunique de Yogi et Vrenella, si beaux et si jeunes en leur matin de noces.<br /> Ils m’ont dit : « viens chanter avec nous, viens danser avec nous et prends cet écheveau de soie verte...<br /> C’est la couleur de notre joie ... C’est la couleur de notre espoir...<br /> <br /> Avec le blanc, couleur de peine, et le vert, couleur de joie, avec le gris de solitude de le doux bleu de l’amitié, avec la fleur de la vie et la fleur du souvenir, avec le jaune de la misère et le blanc linceul de la mort, heure après heure, mon fils, j’ai tissé la tunique.<br /> Un jour j’ai vendu tout ce que j’avais pour un écheveau de soie rouge. Car le rouge est couleur d’amour, couleur de la tendresse de chaque jour...<br /> À suivre...