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2 mai 2017 2 02 /05 /mai /2017 10:39

Au programme du jour, nous allons visiter l’île Bilu, appelée aussi l’île de l’ogre. Nous allons prendre un bateau collectif qui va nous y emmener en 40 minutes environ…

Le bateau est là quand nous arrivons à "la gare maritime"…

Les passagers arrivent et s’installent…

Et tout est prêt pour que nous fassions un bon voyage : les offrandes ont été faites au Bouddha protecteur et un bouquet de fleurs est bien accroché à l’avant du bateau…

Et si cela n’était pas suffisant, il y a tout de même les gilets de sauvetage. Il n’y en a peut-être pas pour tout le monde, mais comme nous n’aurons pas d’accident, pourquoi faire plus ?

Il est tôt, alors chacun peut acheter quelque chose pour son petit déjeuner. Ici des cacahuètes ou des œufs de caille, là du tofu. Mais toujours avec le sourire…

Pour rejoindre notre bateau nous avons du traverser un autre bateau qui semble d’un autre âge, mais qui pourtant navigue toujours. Les détails de son équipement font rêver d’un autre temps…

L’embarquement n’est pas très simple. Il faut d’abord franchir la passerelle, et quand on est chargé il faut un bon sens de l’équilibre…

Nous allons sur une île, alors, tout ce qui rentre, et tout ce qui sort doit passer par le bateau…

Il est temps de partir. Yan en profite pour faire gouter à Anne des œufs de caille…

Nous allons passer sous le pont qui doit relier l’île au continent…

La construction a commencée en 2015 et doit s’achever en 2017…

On ne peut pas faire une noria de camions pour apporter le béton depuis l’usine placée sur le continent. Alors on fait une noria de ferries qui amène les camions…

Et voici l’équipe de la maitrise d’ouvrage qui regagne la ville après une visite de chantier…

Notre voyage se poursuit. Chacun s’est trouvé une occupation. Moi, je fais des photos…

Nous croisons de nombreux pêcheurs, car ce delta est très poissonneux…

À mi chemin, nous croisons le bateau qui a quitté l’île pour rejoindre Moulmein. C’est le petit frère du notre, en un peu plus récent…

Autre activité sur le fleuve : on drague un max…

Des bateaux pompent l’eau au fond de la rivière et capturent le sable et les galets…

Le tout est rapporté au port pour y être déchargé et utilisé pour les constructions…


Mais, si on y regarde de plus près, ils ne font que reprendre à la rivière ce qu’elle grignote régulièrement aux berges de l’île. La question est : à long terme, qui va gagner ?

Nous arrivons au débarcadère. Les plus pressés sont prêts à faire le grand saut…

Sur le ponton les uns attendent un ami ou un proche, les autres attendent pour débarquer les marchandises et ainsi gagner leur journée…

Le débarquement se passe dans une joyeuse pagaille, mais dans la bonne humeur et sans aucune bousculade…

Avant de pouvoir rentrer dans l’île, nous devons passer par un poste de police et faire enregistrer nos passeports. Nous en profitons pour découvrir la carte de l’île Bilu. Une soixantaine de « villages » se répartissent sur l’île qui fait environ 30 km de long sur 15 de large.

Nous allons pouvoir partir. Notre véhicule nous attend.

Nous traversons quelques villages, et une nouvelle importante, depuis janvier 2016 l’île est reliée au réseau électrique du pays.

Nous sommes passés sous les lignes en arrivant…

Cela a été un événement très important pour la population locale, même si tous les foyers n’en disposent peut-être pas encore…

Une grande partie de la partie côtière de l’île est occupée par des rizières qui ont été récoltées quand nous visitons…

 

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Notre première visite est pour une belle pagode, située sur une colline, ce qui nous offre une vue générale de l’île. Les flancs de la colline sont plantés de teck. C’est une action récente du gouvernement de contrôler la plantation et l’exploitation de ce bois qui devient rare…

Comme toujours, c’est un plaisir de découvrir cette pagode. Tous les jours, comme dans toutes les pagodes, une équipe de villageoises volontaires et croyantes monte faire le ménage et mettre tout en ordre. 

Nous ne pouvons pas quitter les lieux sans faire nos dévotions à notre « Bouddha ». Nous retrouvons facilement le Naja de Anne et mon Lion…

Nous pouvons maintenant entamer notre balade. De village en village, nous allons découvrir quelques unes des mille activités qui font vivre l’île. Ce sont des micros entreprises qui font vivre une ou deux familles, et qui permettent de transformer sur place les productions naturelles locales. Aujourd’hui, certaines de ces activités disparaissent au profit d’une production plus industrielle, car il est très difficile de maintenir la jeunesse sur place. Ils veulent eux aussi découvrir la grande ville. Mais comme le dit Jean Ferrat, « il faut savoir ce que l’on veut, et rentrer dans son HLM bouffer du poulet aux hormones »…
(Ceci était mon quart d’heure « nostalgie »)…

 

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Première visite, un atelier de tissage, installé au rez-de-chaussée de la maison d’habitation…

Il y a 5 métiers à tisser, sur lesquels vont s’activer les ouvrières, toute la journée.

Le travail est à la fois minutieux et répétitif. Pas de mécanisation. Tout ce fait à l’œil et au pied.

Même la navette est lancée à la main.

Les écheveaux de coton arrivent directement du teinturier. Ils sont utilisés soit pour faire les canettes qui seront placées dans les fuseaux, pour faire la trame…

Soit sur un grand tambour pour faire la chaîne. Ici, les écheveaux sont divisés en deux, une partie teinte, et l’autre, enserrée dans une protection de caoutchouc, qui bloquera la teinture, ce qui fait les alternances de couleur et de blanc dans certains fils de la chaîne…

Yan va acheter un longyi pour Moe, son amie qui l’attend à Yangoon…

Nous ferons de même pour notre cher fils qui lui travaille en région parisienne. Les pièces de tissus sorties des métiers sont cousues directement ici, à l’étage, sur une bonne vieille machine à pédale…

 

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Nous reprenons notre balade…
Nous faisons une halte à un temple un peu particulier. Au milieu d’un lac, il abrite Le Bouddha protecteur des marins et des navigateurs. Sur une île, c’est assez bienvenue et les offrandes ne manquent pas…

Notre halte n’a pas perturbé ce beau buffle d’eau qui profite de la saison sèche pour se reposer au bord du lac sacré. Personne ne viendra le déranger…

 

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Nouvelle halte. Ici, nous allons tout savoir de la fabrication ces beaux chapeaux de bambous qui sont encore très utilisés.

La matière première ce sont les enveloppes des pousses nouvelles sur les bambous…

Elles sont choisies, coupées, assemblées, taillées…

Pas de colle, tout est fixé par de très fines tiges de bambou, ou cousu…

Les chapeaux sont en général composés de deux parties, la base, assez plate, qui sera percée pour être juste posée sur le crâne, et la pointe, qui est cousue à la base…

C’est un travail qui demande de l’adresse et du savoir faire. Et les chapeaux, il y en a de toutes les formes et toutes les tailles…

 

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Nous reprenons la route, et pour cette nouvelle halte, nous sommes accueillis par un sourire rayonnant…

Nous visitons un atelier de travail du bois. Tout ce qui est vendu à l’étage est fabriqué ici, sur des tours parfois rudimentaires, mais tellement efficaces quand on n’a pas l’électricité…

Tout le monde s’active. Ici on assure la finition des objets.
Et le premier qui fait une réflexion grivoise sur l’activité de cette demoiselle sera exclu à jamais de mon Blog…

Les objets sont vendus sur place, mais on peut les retrouver un peu partout dans le pays, sur les marchés ou dans les hôtels, pour les touristes…

Je vous en ai parlé hier : cette maison, comme beaucoup d’autre, possède un Bow Window qui sert d’hôtel familial et qui reçoit les offrandes…

 

Nous partons et nous traversons le village à pied, admirant les constructions traditionnelles, tout en bois. Ici, c’est bambou et palmier…

 

Pour le déjeuner, nous sommes attendus dans le village, dans une table d’hôtes. Les restaurants sont peu nombreux sur l’île, et cette activité se développe à la demande des entreprises de tourisme. Nous sommes superbement reçus par une charmante dame et sa fille, et nous faisons un excellent repas…

Nous quittons le village accompagnés des sourires des enfants qui s’amusent…

 

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L’arrêt suivant nous emmène dans la nature. D’un côté de la route, une plantation d’hévéas en pleine exploitation…

Et de l’autre, l’entreprise de traitement et de transformation. Nous allons suivre la production d’un objet dont on se sert quotidiennement ou presque…

Le latex récolté est stocké dans de grands barils, et il sera coloré.

Il sera ensuite déposé sur des formes en bois, par des bains successifs, et cela va sécher au soleil…

Un par un les tuyaux de caoutchouc sont retirés des supports qui sont prêts à être réutilisés…

Yan ne peut pas s’empêcher de donner un coup de main. Une bonne action de plus pour sa journée…

Les tuyaux de caoutchouc sont ensuite passés dans ces drôles de machines, des guillotines qui vont les découper en fines rondelles. On a fabriqué des élastiques de bureau…

Ils sont récupérés et rapidement cuits dans de l’eau bouillante soufrée. Cela va permettre de vulcaniser le caoutchouc

Nouveau passage au soleil pour un séchage…

Et, les élastiques peuvent être triés. Ils sont enfilés sur de longues tiges, ce qui permet d’éliminer tous ceux qui ne seraient pas fermés…

On est parti du produit brut, le latex, pour arriver au produit fini, l’élastique de bureau avec peu d’énergie, mais beaucoup de main d’oeuvre, du travail et du savoir faire…

 

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Pour notre dernière visite, nous allons retomber en enfance. Nous allons suivre la fabrication des ardoises sur lesquelles les enfants birmans vont tracer leurs premiers mots…

Les blocs d’ardoise sont délités en couches régulières qui sont ensuite rabotées…

Ils sont aussi découpés en fin bâtonnets, les crayons ardoise…

Les plaques sont ensuite taillées à la mesure de l’ardoise qui sera fabriquée, petite, moyenne ou grande, et il n’a pas besoin de gabarit pour trouver la taille exacte…

Dernière étape, après avoir ajouté un beau cadre de bois à la plaque d’ardoise, on va la noircir à l’encre…

Et voilà, des centaines de "tablettes pas numériques" et des centaines de crayons ardoise vont attendre la rentrée pour rejoindre les écoles de Birmanie…

Avant de quitter l’atelier nous allons découvrir un monsieur qui a une bien drôle d’activité. Il passe son temps à se les rouler. Je parle bien sûr des billes en terre qu’il fabrique, une à une, avec une régularité étonnante dans sa production. Là non plus, pas besoin de modèle, tout est parfaitement calibré. Après un lent et long séchage au soleil, ces billes seront principalement utilisées comme projectiles dans les « lances pierres » de notre jeunesse. Cela permet entre autre de rassembler les bêtes qui s’éloignent du troupeau, sans avoir à courir, car ici, même les chiens ne courent pas trop…

 

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Il est temps de reprendre le chemin du retour vers Moulmein. Yan va nous trouver un bateau. La traversée ne va durer qu’une dizaine de minutes.

 

 

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De retour à Moulmein, nous allons visiter le Marché Central de Zyegyi, un endroit très animé toute la journée. La visite en fin d’après midi est plus agréable, car il y a tout de même moins de monde. Juste quelques têtes en l’air qui ont oublié quelque chose pour le dîner, et bien sûr, les touristes…

Tous les moyens sont bons pour venir au marché, à pieds, à cheval ou en voiture…

On trouve de tout au marché : fleurs, légumes, viande, poisson,

Mais aussi toute la quincaillerie quotidienne, qu’elle soit traditionnelle ou moderne…

Et même les vêtements…

Les produits sont tous frais du jour. Il suffit de voir le visiteur qui accompagne ces petits pois…

Une journée au marché, c’est fatiguant, et une petite pose ne fait pas de mal…

Quand à cette chèvre, je n’ai pas pu savoir si elle était à vendre, ou si elle servait d’auxiliaire de voirie pour les déchets verts…

 

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Nous allons, pour finir notre journée, visiter le monastère Kyaung Seindon Mibaya. Ce monastère du 19ème siècle fut d’abord la résidence de la reine Seindon, femme du roi Mindon s'y réfugia lorsque le roi fut renversé.

Le monastère, réservé aux nones, est situé au pied de la pagode Kyaikthanlan que nous avons visité hier soir et qu’on peut rejoindre par un grand escalier…

Les décors sont superbes, dignes d’une résidence royale…

Au fond de la salle du trône, une cloison qui intègre le trône sépare la partie publique de la résidence de la reine à la partie privée…

Nous finissons la visite par le temple Mahanmuni, qui abrite une copie du Bouddha Mahamuni qui se trouve à Mandalay. Cette copie a été installée pour permettre à la reine de prier le Bouddha qu’elle vénérait là-bas, avant son exil…

Nous le retrouverons dans quelques jours à Mandalay...

 

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Nous finirons la soirée sur le Strand, pour goûter à la fois à la fraicheur du soir au bord de l’eau, et aux délices de la table birmane…

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commentaires

C
..."On en redemande"...<br /> Oui mais, il est intéressant de pouvoir le relire,<br /> Quand c'est beau, c'est beau !
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C
Je ne fais que passer...<br /> C'était au mois de mai.
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A
Un des journaux de voyage les plus intéressants que j'ai eu l'occasion de lire! Bien raconté, bien photographié, bien mis en valeur! On en redemande! Surtout n'oublie pas de le mettre sur VF!
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Y
Merci Annie,<br /> J'ai comme cela un peu l'impression de prolonger mon voyage,<br /> et de rendre aux gens qui nous ont accompagné cette joie de vivre simple et riche qui est la leur...<br /> Bises
C
Je suis "dans" votre voyage et totalement avec vous. <br /> C'est... juste parfait. <br /> (Hum, depuis votre partage de la Birmanie j'emploie souvent le mot « méditation »...)
Répondre
Y
Prendre le temps de voir les autres,<br /> et de les écouter...<br /> Prendre le temps de penser aux conséquences de ses gestes :-)<br /> Bises
M
NO COMMENTS . . . C'est époustouflant de Beauté . . .<br /> Des gens sans STRESS semble-t-il !<br /> Dorénavant, je regarderais les élastiques avec beaucoup plus de respect ! <br /> Je continue la Grande Découverte . . . .
Répondre
Y
Ne Birmanie, on regarde tout de façon différente,<br /> car, on y voit d'abord le travail des gens...<br /> C'est surprenant...<br /> Bises

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