Nous avons passé le 1er tour...
À l'énoncé des résultats certains ont été surpris,
certains ont été déçus,
et certains étaient heureux et optimistes...
Depuis une semaine et pour encore quelques jours, les deux finalistes et leurs supporters vont en découdre...
Les "noms d'oiseaux" qui faisaient le charme des campagnes à l'ancienne ont disparus...
Il n'y a plus de menteurs, de vendus, de pourris et autres gentillesses que les électeurs pouvaient facilement comprendre...
Maintenant, la campagne est distinguée...
On se traite de populiste ou d'élite...
On est nationaliste ou mondialiste...
Mais, je ne suis pas certain de tout comprendre, alors, premier pas, je suis allé sur Wiki voir ce qu'on en disait...
Oui, je sais, Wiki n'est pas une référence.
La preuve, la Turquie, dans sa grande sagesse, vient d'en interdire l'accès à tous ses internautes...
J'ai ensuite regardé ici et là ce qui pouvait s'écrire...
Dans son N° 83 de janvier-février 2017, voici ce que "La documentation française" dit de ce qu'elle définit comme un dossier d'une brûlante actualité
"Populismes et nationalismes dans le monde"...
"On observe depuis quelques années en Europe un regain de forces nationalistes-conservatrices, national-populistes ou nationalistes et populistes. Si le populisme et le nationalisme ont en commun – la défense de la souveraineté contre les effets de la mondialisation, la défense du « peuple » contre les élites, le rejet du multiculturalisme et de l’universalisme… –, ces termes renvoient aussi à des idéologies et à des pratiques politiques souvent très différentes d’un pays à l’autre. Effectuant un vaste tour d’horizon des principales formations populistes et nationalistes dans le monde, ce numéro permet de cerner les contours d’un phénomène politique complexe et de grande ampleur."
J'ai aussi trouvé cet article, écrit par éditorialiste français, en février 2014...
"Avec sa votation en faveur de l’instauration de quotas d’immigrés, la Suisse vient de donner l’heure à l’Europe : nous voici de nouveau face à une montée des nationalismes. Bien entendu, les eurosceptiques et les souverainistes de tous poils se récrient et relativisent ce vote (qui en confirme néanmoins deux autres allant dans le même sens) en assurant qu’il ne s’agit que d’une réaction ponctuelle de bon sens devant un flux migratoire excessif. Cette stratégie du déni ne résiste pas à l’examen. La votation a été réclamée par le parti ostensiblement populiste du milliardaire Christoph Blocher, lequel se présente lui-même en adversaire farouche de l’Europe. Sa formation pèse désormais régulièrement 25% des votes. Elle joue méthodiquement du particularisme helvète et de la crise identitaire suisse. Elle n’a malheureusement rien d’exceptionnel. Ce qui se passe en Suisse se passe dans une grande partie de l’Europe. Après un demi-siècle de construction d’une Europe démocratique, pacifique, acquise à l’économie de marché, voici depuis une décennie un mouvement inverse qui se développe. L’Europe est menacée de déconstruction par la montée des nationalismes et la votation suisse ne fait que précéder de trois mois des élections européennes qui vont malheureusement le confirmer.
C’est en effet à l’échelle européenne que le syndrome suisse prospère. En Grande-Bretagne, il s’apprête à triompher. L’Ukip, militant ardemment pour une sortie de l’Europe, distance déjà les conservateurs au pouvoir, peut arriver en deuxième position derrière les travaillistes et aura alors les moyens d’imposer le référendum envisagé par David Cameron, lequel risque fort d’apparaître dans l’histoire comme l’apprenti sorcier. Dans les démocraties scandinaves, si vertueuses, si exemplaires, les partis populistes, souverainistes et xénophobes ne cessent de progresser. En Allemagne, jusqu’ici préservée par le souvenir cauchemardesque de son passé récent, les antieuropéens vont faire maintenant leur entrée parmi les députés au Parlement de Strasbourg. En Europe de l’Est, ils sont déjà au pouvoir en Hongrie, l’ont été en République tchèque et en Slovaquie et pèsent de plus en plus lourd. En Italie, si europhile naguère, Beppe Grillo, le clown fanatique, et la Ligue du Nord crient leur haine de Bruxelles et leur détestation de l’euro.
En France, Marine Le Pen, Dupont-Aignan et une escadrille d’intellectuels et de chroniqueurs euroallergiques donnent le ton et s’imposent dans le débat idéologique, d’autant plus aisément qu’en face c’est le grand silence des europhiles. D’ailleurs, depuis Valéry Giscard d’Estaing et Jacques Delors, qui a pris le relais ? La crise pèse certes de tout son poids et l’Europe elle-même n’est à l’évidence pas exempte de défauts. Bernard Guetta décrit fort bien ses travers et ses dérives dans son Intime Conviction (le Seuil). L’Europe est peu à peu devenue bancale. Elle avance sur le terrain économique, elle s’enlise sur le terrain social et elle hésite sur le terrain politique. Ses échecs et ses déceptions ne doivent cependant pas faire perdre de vue l’essentiel. Même si l’Europe a dissous son élan initial dans la crise, elle est par nature, elle reste aujourd’hui le principal rempart face à des nationalismes qui ont crucifié les peuples européens durant des siècles et qui effectuent aujourd’hui leur éternel retour.
Or, qui va défendre les couleurs européennes en France pendant les trois mois qui nous séparent du vote du 25 mai ? Certainement pas l’extrême gauche qui en fait aveuglément le cheval de Troie de la mondialisation. Pas d’avantage Jean-Luc Mélenchon entre philippiques et fantasmes. Ecologie-les-Verts aime l’Europe d’un amour baroque et si décalé qu’il transforme son imparfaite réalité en utopie arcadienne. L’UMP, traditionnellement divisée sur le sujet, aura pour priorité d’accabler l’Europe telle qu’elle se fait et telle que François Hollande y contribue. Elle mènera une campagne forcément négative, même si sans doute Alain Juppé et une poignée de sages tenteront sans illusions d’élever le débat. Le PS demeure lui aussi traversé de courants contraires à propos de l’Europe. Même au gouvernement, l’Europe d’Arnaud Montebourg n’est en rien celle d’un Jean-Marc Ayrault, d’un Michel Sapin ou d’un Pierre Moscovici. D’ailleurs où est celui qui pourrait chez les socialistes porter l’héritage européen et les hautes ambitions historiques de François Mitterrand de façon crédible ? Quant aux centristes, oseront-ils afficher leurs couleurs européennes ? Depuis quand se sont-ils fait entendre sur le sujet ? Pas avec cette génération. En revanche, on entendra fort bien Marine Le Pen, son nationalisme ronflant et martial. Le 25 mai, on risque donc de découvrir que l’Europe a perdu son âme et que les nationalismes ont retrouvé leurs voix."
Alors, montée du nationalisme
ou prise de conscience du peuple ?
Alors, montée du mondialisme
ou victoire des élites ?
Qui peut savoir aujourd'hui ce que sera
la France le 8 mai ?
En attendant, nous pouvons aussi nous souvenir...
Voici les résultats des 1er et second tours aux élections présidentielles de 2002, pour notre petit village des Omergues...