Hier soir, nous avions rendez-vous au château de Montfroc.
C'était soirée de gala pour la troisième et dernière rencontre "à table avec Pagnol"...
Le repas, était à la hauteur de l'événement. Les cuisiniers se sont surpassés...
Nous avons tous particulièrement apprécié "la cade du Faron", qu'on peut confondre avec la "socca de Nice", qui accompagnait à merveille une "anchoïade" que nous avons dégusté chaude, comme une fondue provençale...
Le repas a été l'occasion de longues discussions, sur le menu bien sûr, mais aussi sur le rôle des anciens dans la famille, avec le privilège d'entendre les plus anciens d'entre nous partager leurs souvenirs de jeunesse, et parler de ces longues soirées d'hiver passées en groupe, pour les veillées, mais aussi, ces encore plus longues soirées d'été passées dans la rue principale du village, les parents d'un côté, et les jeunes un peu plus loin, profitant d'une relative liberté...
Et, nous avons dégusté une "larme de farigoule" avant d'aller suivre la conférence de Denis, qui nous a présenté les personnages et leur rôle dans ce dernier volet de la trilogie,...
César, dernier volet de la trilogie se présente comme la conclusion des deux précédents volets, Marius et Fanny, mais aussi comme une ouverture sur "l'après"...
Après "la vie", évoquée dans Marius, par les choix des deux jeunes gens, et dans Fanny par la naissance de Césario, Pagnol introduit ici un élément incontournable de la vie, "la mort".
On la découvre à travers la confession de Panisse, qui est la seule partie drôle de ce film, qui nous propose de réfléchir sur les conséquences de nos actes, et le fait qu'on récolte ce qu'on a semé.
La confession de Panisse n'est pas, au sens propre du terme, tel qu'il s'entend aujourd'hui une confession, basée sur les péchés, même si elle se construit autour du rappel des commandements.
Elle se déroule comme la confession des premiers chrétiens, comme un inventaire entre amis des joies et des peines de la vie.
Une fois Panisse disparu, on va retrouver les personnage dans leur rôle.
Fanny était à la recherche "du père". Elle l'a trouvé, pour elle, avec Panisse, mais, celui-ci disparu, elle est de nouveau en quête de son amoureux.
Sa famille était une façade, qu'elle va devoir traverser pour sortir de ses ombres...
Marius a choisi le nomadisme pour se substituer à sa mère. Mais, il reste à la recherche de son chemin. À chaque carrefour, il doit faire des choix, mais sans l'appui d'une famille il peut se tromper et prendre le mauvais chemin...
Césario est un personnage léger, et peu crédible.
Il a tout, le savoir et le matériel, mais il lui manque la sagesse.
Sans l'expérience de la vie, il ne connaît pas ses ombres et il manque de profondeur dans ses jugements...
Confronté aux ombres projetées par ses parents, il va devoir faire des choix, qui engagent sa vie.
Et César dans tout cela ?
Il reste le personnage principal entouré de ses amis et de sa famille maintenant reconstruite.
Il va pouvoir assurer son rôle de grand père et de père.
Il va pouvoir guider ses enfants, Marius et Fanny, vers un nouveau départ, pour une vie amoureuse, après une longue pose...
Si cette trilogie était écrite aujourd'hui, on attendrait la sortie de la Saison 2, pour partager les amours de Maruis, Fanny, et Césario...
Marcel Pagnol y a peut être pensé, mais il ne l'a pas réalisé...