Et, au rythme où vont les choses, cela pourrait arriver bientôt...
L'actualité me fait me poser des questions...
Et, j'ai trouvé une partie des réponses ici & là...
Ici, c'est "Docteur Folamour ou : comment j'ai appris à ne plus m'en faire et à aimer la bombe"
Ce film de Stanley Kubrick nous rappelle combien il est dangereux de confier des responsabilités à des personnes fragiles ou particulièrement déséquilibrées...
Prenez un mégalo nationaliste.
Il sera élu et réélu par une bande de moutons bêlant à chacune de ses grandes idées. Il voudra alors reconstruire un empire imaginaire au détriment d'un peuple qu'il va sacrifier...
Là, c'est la dernière page de "Terre des hommes" de Saint-Exupéry...
C'est dans ce livre qu'apparaît la phrase « C'est (...) Mozart assassiné », écrite à propos d'un enfant renvoyé dans son pays d'origine, et qui inspirera un roman de Gilbert Cesbron, C'est Mozart qu'on assassine.
Durant cette nouvelle guerre, des millions de personnes, hommes, femmes et enfants, vont être forcées à l'exil.
Pour ceux qui ne connaissent pas par cœur ce texte, le voici...
Et nous pouvons nous demander, "Combien de "Mozart" seront assassinés...
"Et je poursuivis mon voyage parmi ce peuple dont le sommeil était trouble comme un mauvais lieu. Il flottait un bruit vague fait de ronflements rauques, de plaintes obscures, du raclement des godillots de ceux qui, brisés d’un côté, essayaient l’autre. Et toujours en sourdine cet intarissable accompagnement de galets retournés par la mer.
Je m’assis en face d’un couple. Entre l’homme et la femme, l’enfant, tant bien que mal, avait fait son creux, et il dormait.
Mais il se retourna dans le sommeil, et son visage m’apparut sous la veilleuse. Ah ! quel adorable visage ! Il était né de ce couple-là une sorte de fruit doré. Il était né de ces lourdes hardes cette réussite de charme et de grâce. Je me penchai sur ce front lisse, sur cette douce moue des lèvres, et je me dis : voici un visage de musicien, voici Mozart enfant, voici une belle promesse de la vie. Les petits princes des légendes n’étaient point différents de lui : protégé, entouré, cultivé, que ne saurait il devenir ! Quand il naît par mutation dans les jardins une rose nouvelle, voilà tous les jardiniers qui s’émeuvent. On isole la rose, on cultive la rose, on la favorise. Mais il n’est point de jardinier pour les hommes. Mozart enfant sera marqué comme les
autres par la machine à emboutir. Mozart fera ses plus hautes joies de musique pourrie, dans la puanteur des cafés-concerts.
Mozart est condamné.
Et je regagnai mon wagon. Je me disais : ces gens ne souffrent guère de leur sort. Et ce n’est point la charité ici qui me tourmente. Il ne s’agit point de s’attendrir sur une plaie éternellement rouverte. Ceux qui la portent ne la sentent pas. C’est quelque chose comme l’espèce humaine et non l’individu qui est blessé ici, qui est lésé. Je ne crois guère à la pitié. Ce qui me tourmente, c’est le point de vue du jardinier. Ce qui me tourmente, ce n’est point cette misère, dans laquelle, après tout, on
s’installe aussi bien que dans la paresse. Des générations d’Orientaux vivent dans la crasse et s’y plaisent. Ce qui me tourmente, les soupes populaires ne le guérissent point. Ce qui me tourmente, ce ne sont ni ces creux, ni ces bosses, ni cette laideur.
C’est un peu, dans chacun de ces hommes, Mozart assassiné.
Seul l’Esprit, s’il souffle sur la glaise, peut créer l’Homme.
"