Je vous ai déjà parlé de
ce jeune homme de 25 ans qui est parti en mission,
un après midi de mai 1940,
et qui a eu quelques difficultés pour rentrer...
Il n'était bien sûr pas le seul dans son cas,
mais il lui fallait continuer à avancer, à faire quelque chose.
Alors, voici écrit par lui,
le récit de 8 jours qui auront changé sa vie...
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On
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Prigent
L’escadrille à l’exception de 4 appareils part pour Berk. Je ne suis pas du départ ce qui me permet de descendre à Cherbourg et de coucher à Querqueville où nous buvons une bonne bouteille avec les Cauvin
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Je vais
Mon départ est prévu pour aujourd’hui, mais au dernier moment on découvre une fuite qui permet de remettre le départ au lendemain.
Je descend à Cherbourg et j'y passe la nuit malgré la défense de découcher. Je suis réveillé à 5 heures du matin par
Je fonce jusqu'à Querqueville en vélo.
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Obsèques
Je fais un faux départ, mon moteur ne tire pas et on est obligé de changer les bougies ce qui retarde le départ.
On retrouve tous les collègues à Berck.
Première mission le soir, baptême du feu.
Je suis abattu à Saudemont.
Je pars à pied jusqu’à Arras puis Vitry
Note : Ces événements sont décris plus en détail
dans le document « BATAILLE DE BERLAIMONT »...
Et après ces événements, il se trouve pris dans une situation qui le dépasse. Cherchant coute que coute à rejoindre le combat, il va se retrouver au cœur de "l'opération Dynamo" dont il ignore tout et dont on fête maintenant les 80 ans...
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Parmi le convoi de réfugiés civils, des militaires qui ont perdu quelque chose, soit leur compagnie, soit leur fusil, soit leurs officiers et qui s’en vont au hasard pour se reformer.
J'arrive à 18 heures à St Pol après 9 heures de marche sans rien manger et suis obligé de repartir aussitôt.
Je dors pendant trois heures dans une grange entre St Pol et Hesdin. J'assiste impuissant au bombardement de la ville.
21 Mai St Pol sur Ternoise – Hesdin
Après deux heures de sommeil, je suis réveillé par la pluie.
Journée très dure, nous traversons une forêt garnie de mitrailleuses ce qui nous oblige à faire de grands détours. Je commence à avoir sérieusement faim et nulle part on ne trouve autre chose que l’eau.
J'arrive à Desvres avec un convoi.
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En arrivant à Boulogne, je reprends contact avec les autorités. Tout le monde me croyait mort.
Commencement du siège de la ville. Ça barde toute la nuit mais je réussi à dormir quand même.
23 Mai
Nous ne pouvons pas sortir à cause des bombardements. Pas d’eau rien à manger. Nuit terrible, toujours les bombardements.
Nous essayons de rejoindre le port, mais les anglais filtrent le passage.
Peut-être ai-je eu de la chance? Deux destroyers Anglais sont touchés en sortant du port. Les cris des femmes qu’il y a à bord sont horribles à entendre.
Je passe la nuit à un poste de fusil-mitrailleur, et je prépare une lettre à ma femme.
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Nous essayons
Nous sortons de la ville et sommes cueillis aussitôt à 19h30.
Nous sommes très bien reçus contrairement à toute attente. Nous sommes obligés de nous rendre compte que la brutalité des soldats allemands est un mensonge.
Heureusement que nous avons mangé un peu avant de nous rendre, car comme prisonniers n’avons pas de dîner ce soir.
Voici la carte de ses déplacements,
entre le 19 mai, et le 24 mai...
En suivant ces liens vous pouvez en savoir plus
sur le siège de Boulogne,
et sur la bataille de Dunkerque,
...
Mais, pour lui, ce n'est que le début de l'histoire,
et il va continuer au jour le jour, à nous raconter son périple.
Mon frère Jean a transcrit les carnets de mon père
et moi-même je publie ce texte sur le Blog...
Nous n'avons rien changé, pour laisser au jour le jour apparaitre ce qui était alors ses préoccupations quotidiennes...
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