Samedi, nous avions rendez-vous dans le Grand Auditorium du Château de Montfroc, pour une conférence de François Diot, nous invitant à une mise en perspective de la représentation statuaire à Persépolis, environs 500 avant J.C. et à Notre Dame la Grande de Poitiers, environs 1100 après J.C...
Nous partons pour un voyage en image
entre l'Orient et l'Occident...
Dans la salle de musique, Olivier, déguisé en lutin, s'empresse de terminer la mise en place du repas, car il veut lui aussi assister à la conférence...
Tout est prêt, tout le monde a pu trouver une place, et il est temps de commencer. Elena peut passer la parole à François...
Pour tous ceux qui comme moi, ont un peu oublié certains détails de l'histoire, il est utile de commencer par quelques rappels : resituer Persépolis et Poitiers sur une carte; rappeler ce qu'était l'Empire Perse à son apogée, et ce qu'était la France et l'Europe au moyen âge...
Pour rendre aux ruines de Persépolis toute leur majesté, François utilise les illustrations toujours très précises d'une bande dessinée : Alix à Persépolis...
Et pour Notre Dame la Grande, il nous présente des images de la mise en couleur de la façade lors des Polychromies...
Sa réflexion personnelle sur ce sujet est partie des similitudes qui lui sont apparues entre la représentation des quatre vivants dans la mandorle située au sommet de la façade de Notre Dame la Grande et les tétramorphes de la porte d'entrée de Persépolis
On trouve la référence à Ézéchiel et à Persépolis dans un "dictionnaire de l'architecture" de Daniel Ramée paru en 1868...


François nous explique comment, les deux ensembles, Persépolis et Notre Dame la Grande avaient le double rôle de lieu de pouvoir spirituels et temporels.
La conférence se poursuit, avec l'intervention surprise d'un groupe de chanteurs polonais, venu à la demande de François, pour illustrer par le chant l'aspect spirituel de cette réflexion...
François nous montre alors comment il est possible de rechercher les similitudes entre les représentations sur les deux monuments, et leur interprétation.
Il va suivre le déroulement de la frise de l'incarnation, sur la façade de Notre Dame la Grande qui peut se lire comme "une bande dessinée" car il fallait apporter l'enseignement sacré aux fidèles, tous ou presque, illettrés...
Un aspect particulier : l'état de conservation du statuaire des deux lieux.
Persépolis a été incendiée et détruite vers 300 avant J.C par Alexandre le Grand. Ce drame aura été un bien pour la préservation des sculptures et bas-reliefs, qui, enfouis dans la cendre et peu à peu le sable, ont été protégés.
Notre Dame la Grande a elle, du subir les guerres de religions, et là, tous les visages des statues où presque ont été détruits, car jugés iconoclastes par les protestants...
L'analyse comparée va porter sur trois domaines particulier : la représentation des personnages...
On retrouve donc, sur la façade de Notre Dame la Grande, Nabuchodonosor, roi de Babylone. À Persépolis, on retrouve Darius et ses descendants, les rois de Perse...
La représentation des végétaux ...
La fresque commence par l'arbre du Paradis terrestre, et présente aussi l'arbre de Jessé. Les arbres sont très présents à Persépolis...
Et, le bestiaire, qu'il soit réel ou imaginaire...
Le lion, dans les deux ensembles symbolise le mal...
Et on retrouve aussi le griffon. Mais comme nous l'explique François, c'est un animal qui "existe" aux deux époques. Personne ne l'a vu, quoi que, peut-être. Mais, il existe, c'est certain...
Nous finissons la visite de Notre Dame la Grande par la nativité, avec deux chants...
Pour finir sa conférence, François nous présente des détails sur la représentation de la recherche de la paix, par le geste. Les mains qui s'ouvrent, les mains qui se posent sont autant de gestes de paix...
La soirée se termine par un dialogue avec François.
Pour ceux qui comme moi ont des petits soucis avec le temps qui passe, j'ai trouvé la représentation sur une échelle de temps des grands événements des différentes religions.
Il est intéressant de voir que la religion perse, le zoroastrisme,ou mazdéisme fondé par Zarathoustra s'appuie sur trois principes, "la bonne pensée", "la bonne parole" et "la bonne action". On y retrouve je pense, la base de toutes les religions. Nous avions pour notre part retrouvé cela en visitant la Birmanie...
Pour finir, un grand merci à François, pour la clarté et la précision de sa présentation, et pour la beauté des photos parfaitement mises en concordance pour appuyer son explication..
Bien sûr, j'ai du faire beaucoup d'erreurs dans la transcription de ses idées, et vous qui avez assisté à la conférence, vous pouvez corriger et compléter ce que j'ai dit...