Dans la Vallée du Jabron, la série de concerts d’Antoine Rossfelder au piano et Bruno Frassanito au mellophone s’est achevée lundi 30 juillet dans la chapelle des Omergues. Ces concert sont organisés avec le soutien actif du père Gilbert, dans les différentes paroisses dont il a la charge...
Le programme de cette année est totalement nouveau. Nous avons eu droit à Mozart, tout en rondeurs dans ses rondos...
Mais nous avons aussi découvert le Chevalier Saint Georges. Sa musique reflète bien ses deux passions puisqu'il était musicien et militaire...
Grâce à la présentation des morceaux faite par Antoine, j'ai pu rendre à Joaquin Rodrigo ce que j'attribuais injustement à Aranjuez, son concerto, ce qu'aurait pu me reprocher mon maître à penser Pierre Desproges...
Ainsi, fit-il, dans le cadre du Tribunal des flagrants délires, le reproche au réalisateur et romancier José Giovanni d’avoir avoué un jour sa passion pour Aranjuez et ses concertos lorsqu’on lui demandait qui était son compositeur préféré. Je ne résiste pas à l’envie de partager avec vous ce moment :
«C'est légèrement rigolo quand on sait qu'Aranjuez n'a jamais écrit un seul concerto, pour la bonne raison qu'Aranjuez est le nom d'une ville et non pas d'un compositeur. Lequel se nomme Joachim Rodrigo et composa Le Concerto d'Aranjuez, cette lourde roucoulade sirupeuse en l'honneur des jardins luxuriants de cette vieille cité des bords du Tage. Alors, que vous dites : «J'aime Aranjuez et ses concertos, je pourrais les écouter des heures, des jours, des mois sans m'en lasser jamais », comprenez-moi, monsieur Giovanni : je ne ris pas de votre inculture musicale - moi-même, comme vous, je serais incapable de dire qui a écrit le Boléro de Ravel et où s'est passée la Bataille de Marignan. Il va de soi que nos petits trous de culture, comme toutes les autres formes de notre pauvreté, ne prêtent pas à rire. Ce qui me secoue le diaphragme malgré ma torpeur, c'est d'imaginer que vous puissiez écouter des heures, des jours, des mois, des concertos qui n'existent pas. Remarquez que je m'en fous aussi du moment que vous n'abîmez pas ma platine en venant les écouter chez moi. D'ailleurs moi, je n'écoute que la musique de Claire de Lune. J'adore toutes ses sonates».
Nous eûmes aussi droit au rêve et au voyage, avec la musique d'Astor Piazzolla...
La musique c'est beau, mais quand, comme moi on n'y connait rien, les partitions semblent être d'une complexité absolue. Antoine fait dans le classique. Il accompagne son interprétation par des partitions sur papier. Et, au fur et à mesure du déroulement du concert les feuilles s'envolent...
Bruno lui a fait un saut technologique, et il suit ses partitions sur une tablette...
Alors, imaginez ce qui va se passer le jour où Antoine lui aussi passera au numérique.
Ce sont les tablettes qui voleront :-)
Pour ce dernier concert dans la Vallée, les habitants des autres villages n’ayant pas encore pu profiter du spectacle se sont retrouvés dans la petite chapelle.
Les concerts se prolongent cette semaine, et nous les retrouverons à la fin août à Sisteron.