Nous quittons Bagan en voiture, pour rejoindre Kalaw, ville étape sur la route du lac Inle…
Nous profitons de ce trajet pour récupérer un peu des fatigues des deux derniers jours, qui ont été assez chargés.
Sur la route, nous faisons une halte dans une exploitation agricole qui s’est aussi spécialisé dans la production artisanale de produits alimentaires. Ils ont installé au bord de la route un agréable point d’arrêt, où ils offrent le thé et les sucreries aux visiteurs qui ne manquent pas de leur acheter quelque chose avant de repartir…
Quand nous arrivons nous sommes rejoints par un groupe d’une dizaine de motos. Ce sont des touristes australiens, et en quelques instants, ils sont chez eux. Ils parlent fort, envahissent le magasin et les toilettes. Ils s’installent pour boire le thé qui est sur les tables. Et ils repartent aussi vite qu’ils sont arrivés, dans de grands « Vroom Vroom » après avoir acheté une ou deux bouteilles d’alcool qu’ils consommeront certainement avant d’arriver.
C’est aussi cela les touristes…
Nous en profitons pour découvrir la nature autour de l’établissement, et en particulier quelques nids dans les arbres…
Une fois le calme revenu, on peut prendre le temps de découvrir…
Première démonstration, la fabrication d’huile d’arachide ou de sésame…
Les graines sont mises dans un grand bol de bois, dans lequel un mortier de bois va tourner, tiré par un bœuf…
Il faut compter six kilos d’arachides ou huit kilos de sésame pour obtenir deux litres « d’huile vierge, extra, première pression à froid ». L’huile d’arachide sera utilisée pour les salades et la friture, et l’huile de sésame pour la friture et les massages…
La promenade en rond autour du bol va durer deux heures environ, et au fur et à mesure, l’assistant se déplace sur le bras du mortier pour faire varier la pression…
Le tourteau, résidu sec, ira dans l’alimentation du bétail. Rien de perdu…
Deuxième étape, nous allons découvrir le palmier à sucre. Nous allons découvrir comment préparer les sucreries et l’alcool à base de jus de palmier…
Pour nous, première découverte, l’existence même de ce palmier à sucre. Cela ressemble à des cocotiers…
Deuxième découverte, c’est un arbre dioïque. Et quand je dis cela, je dois aussi vous avouer que je viens de découvrir ce mot. Il y a donc des arbres porteurs de fleurs mâles (à droite sur la photo), et d’autres porteurs de fleurs femelles (à gauche). Le fruit ressemble à de petites noix de coco, mais, ne sont que des graines de belle taille. Pendant les mois de floraison, l’exploitant doit monter une ou deux fois par jour, en haut du palmier pour récolter le jus qui s’écoule d’une incision faite à la base des fleurs, mâles ou femelles. Ce jus, environ 10 litres par jour et par arbre, est récupéré dans des pots de terre cuite…
Une fois le jus ramené sur la terre ferme, on peut le traiter…
Pour les sucreries, on va le mettre dans de grandes bassines ouvertes, posées sur le feu, et on va le laisser évaporer pendant au moins 4 heures à feu doux. Au fur et à mesure, le liquide devient de plus en plus épais.
Quand il est pâteux, on peut le travailler. Il va être préparé nature, en petites boules qui remplacent notre sucre, ou, il va être aromatisé avec du tamarin, des graines de sésame ou de la pulpe de coco et transformé à la main en bonbons…
Pour l’alcool, on va d’abord le mettre à fermenter dans des jarres de terre cuite, au soleil…
On va ensuite le distiller. Pour cela on va utiliser un alambic rudimentaire. C’est d’abord une grosse jarre de terre cuite dans laquelle on a placé une plaque de fer, reliée à l’extérieur par un tuyau…
On met la jarre sur le feu, et on pose dessus un grand récipient contenant de l’eau froide…
Avec la chaleur, le jus fermenté va bouillir et libérer l’alcool qui va rapidement se condenser sur le récipient d’eau froide. L’alcool descend sur la plaque de fer et par le tuyau vient dans les bouteilles…
Il n’y a plus qu’à déguster. Si le taux d’alcool n’est pas suffisant, on recommence la distillation du liquide obtenu. L’alcool peut être aromatisé, avec des herbes ou des morceaux de bois mis à macérer. En général l’alcool vendu est autour de 50°…
Nous avons fait nos achats. Nous faisons honneur à la collation offerte par nos hôtes, avec bien sûr des « Tea leaves ». On constate que dans le palmier tout est bon. Les branches servent à faire le toit des maisons, le bois pour la construction, les meubles, ou le feu…
Et nous pouvons reprendre la route, tranquilles, notre chauffeur n’a pas goutté à l’alcool…
Notre prochaine étape est le Mont Popa…
Nous arrivons au Popa Mountain Resort à l’heure du déjeuner…
Nous allons profiter de cette halte pour admirer, de loin, le Taung Kalat, le monastère perché au sommet d’une cheminée volcanique et qu’on atteint par un escalier de 777 marches. Nous laissons cela aux pèlerins…
Avant de rependre la route, nous profitons de la fraîcheur du jardin, où on voit toutes sortes de bêtes sauvages…
Ensuite, il est temps de quitter le Mont Popa et d’entamer la fin de notre voyage pour rejoindre Kalaw…
Nous quittons les palmeraies et les rizières de la plaine, qui sont exploitées en saison sèche pour d’autres cultures…
Nous traversons les collines Shan sur une route sinueuse…
On trouve des plantations familiales de bananiers, et des rizières en plateaux, qui ne sont pas exploitées hors de la saison des pluies…
On continue de monter, et on arrive dans la région d’exploitation du teck. C’est une ressource nationale protégée, et on doit obligatoirement en replanter plus qu’on n’en coupe. Il faut plus de 30 ans pour faire un arbre, mon Dieu que c’est long…
Nous faisons une halte pour nous rafraîchir, et pour reposer la voiture. Le chauffeur en profite pour la faire nettoyer. Ils sont tous très soigneux avec leur véhicule. Dans le village où nous nous arrêtons les tecks sont les arbres en bordure des rues. Et pour ne pas abattre d’arbre, on aménage le toit des vérandas…
Enfin, nous arrivons à Kalaw, une station climatique dans laquelle les officiers britanniques se réfugiaient pour échapper aux grosses chaleurs de la plaine. Aujourd’hui, cette bourgade est toujours un endroit de villégiature…
Nous nous installons à l’hôtel, qui domine la ville…
Kalaw est le point de départ des chemins de randonnée pour se rendre en trois jours de marche au lac Inle, notre prochaine étape, mais nous nous y rendrons en train et en voiture…