Le dernier numéro de Vivre au Jabron va être rapidement distribué dans vos boites aux lettres...
Voici l'édito...
Édito : Numéro 102.
Prenez un toit, posez des étoiles au-dessus, et dans l’embrasure de l’hiver tenez-vous sur le seuil, hospitalier, où mènent vos chemins du Jabron. Que ce soit dans l’intimité des logis ou des soirées proposées par la Vallée (Terres d’Encre, Ferme auberge de Danse l’Ombre, Esprit
de Partage, Salle du Passavour, Moulin de la Viorne, la Vallée sans portes, etc.), la porte s’ouvre par laquelle vous entrez dans le poème d’une veillée, comme avant, dans l’ancien temps des chandelles et des chandeliers. (À réinventer après qu’en novembre, la Fée Electricité, en plus de la Pluie et ses facéties se soient bien amusées ? ) Heures inoubliables, gorgées d’eau et de mémoire. Bref, entrons.
Les mains se serrent, heureuses de se trouver ou de se retrouver, on s’appuie un instant au porte-manteau d’épaules, on prend des nouvelles, le comment allez-vous des rendez-vous, et les choses autour se rassemblent, prennent part : la vaisselle qui tinte, le feu, la lampe qui brille, le bois de table, une pomme rouge, le poids des chaises, ou des fauteuils. Parfois un chat soupire, dehors la nuit tisse son gel. On pose le coude au chaud, on boit le vin, ou l’arbre invisible qui frémit encore dans l’infusion. Il s’agit d’être soi pour être ensemble. Les récits vont bon train - ou la musique, le chant, la danse, le théâtre, le jeu... Tout se répand, de chaleur à lumière, jusqu’à diminuer l’ombre que l’on imagine aux aguets. Fusent des rêves, des rires, mille fois plus grands, mille fois plus pénétrants.On amasse des promesses - comment mener la vie à bien dans ce pays en coin. Et la jeunesse vient. Le passé se raccommode aux doigts légers de l’avenir, et ces soirs-là, à écouter l’histoire qui ainsi se raconte, un rien vous tient un instant immobiles et songeurs : un fil très fin d’infini.
À TOUS DANS LA VALLÉE : BONNE ANNÉE !
C.R.