Nos amis, André & Annie nous ont invités
à aller marcher sur les pentes du Mont Ventoux,
pour y découvrir "les Jas"...
"Le jas est le lieu de repos des brebis dans une bergerie : voici donc une balade reposante dans un Ventoux agreste et paisible. De hêtraie en cédraie, au long d’un parcours presque horizontal, on chemine en rêvant d’histoires bucoliques. On s’arrête pour quelque pique-nique et on revient sur ses pas, quand on le désire..."
Cette promenade est prise dans le guide «Balades dans les sites et paysages de la pierre sèche, 10 itinéraires pour tous entre Mont Ventoux et Monts de Vaucluse»...
Nous quittons la Vallée par l'Ouest, avec un arrêt à Montbrun pour récupérer Paul...
Arrivés au point de rendez-vous, nous sommes tout de suite dans l'ambiance, puisque le premier jas est juste au bord de la route...
"Jas des Mélettes : on le trouve au début du chemin. On voit, à le regarder attentivement, que son bâti était très long, occupé par deux grandes bergeries, des cabanes de bergers et des murs d’enclos pour les bêtes. Il ne reste de bien identifiable que la citerne, seul moyen d’approvisionnement en eau dans ce milieu aride. Les vestiges sont confortés par des chantiers de bénévoles de l’APARE, depuis 2010..."
Nous reprenons notre route, qui va nous faire traverser un grand nombre de paysages très différents qui forme
la réserve de biosphère du Mont Ventoux...
Et, nous arrivons au second jas de notre balade
"Jas du Roussas, 1149 m. C’est une des rares bergeries du Ventoux encore en état de fonctionner. On note le grand volume de la bergerie, au toit peu pentu, et le modeste cabanon du berger. Autour, espace bien dégagé avec de beaux arbres procurant de l’ombrage. Ouverture paysagère sur la plaine du Comtat ; on distingue au loin les méandres du Rhône au sud d’Avignon. Abandonner la piste pour suivre le GR 91 B en direction du coteau du Roussas"
Mais, nos balades sont tout sauf des courses en montagne. Nous profitons des connaissances de l'une ou de l'autre pour perfectionner notre expérience en photo ou en informatique. J'ai droit à un cours privé sur l'utilisation de la tablette pour suivre une route à partir d'un fichier "gpx"...
Le circuit de la balade nous entraine un peu à l'écart de la route initiale, pour découvrir, au milieu d'une grande esplanade herbeuse, les ruines du jas du Roussas initial.
Ici aucun travail de restauration n'a été effectué mais les murs restants montrent sans peine l'importance du jas...
Nous reprenons notre route, qui reste à l'écart du sommet. J'en profite pour faire une photo ratée. Quand je maitriserai mieux mon appareil, vous devriez pouvoir découvrir le signal du Mont Ventoux bien net derrière un entrelacs de branches un peu flou...
La description de la promenade indique :
" Descente dans le vallon de Serre. On remarque le changement de milieu naturel : à la hêtraie, qui croît au dessus, se substitue la chênaie blanche qui ne monte pas au-delà de 1200 m. On note la présence de chênes blancs, d’érables, de sorbiers et, un peu plus loin, de cèdres. On note aussi la présence de quelques replats noirâtres : d’anciennes charbonnières. Attention ! au poteau « Jas de Serre, 1056 m », prendre à droite en direction du Reillas (GR 91 B)"
Pour le changement de paysage, on ne peut pas l'ignorer...
Nous arrivons au poteau "Jas de Serre", mais ici aussi, l'incivilité peut frapper...
Alors, un peu perturbé, je pars, tête baissée dans la pente, entrainant mes amis sur une mauvaise route. Je ne suis pas encore parfaitement rodé à l'utilisation de la tablette pour suivre mon chemin.
Ce détour va nous permettre de découvrir de nouveaux paysages...
Cela va aussi nous permettre de discuter un peu...
Nous retrouvons notre chemin au pied d'un gros chêne qui sert de borne au croisement des chemins...
A partir de là, nous rentrons dans "la Cédraie", un endroit tout à fait exceptionnel.
J'ai trouvé un texte très complet qui donne tous les détails sur ce aventure bien particulière.
En voici de larges extraits :
" Le cèdre de l'Atlas, importé par M. Tichadou à partir de graines provenant de l'Atlas algérien fut semé entre 1861 et 1863 sur 15 ha du canton de Mauvallat : il a connu depuis lors une spectaculaire extension. Grâce à sa très grande faculté de régénération naturelle et avec l'aide du mistral propageant ses graines, il couvre aujourd'hui près de 400 ha et sa prolifique famille compte 4 générations.
- la première génération est constituée par les arbres âgés d'un peu plus de 120 ans. plus ou moins isolés, souvent bas-branchus et peu nombreux. Mais on trouve aussi quelques bouquets de futaies à tiges rectilignes avec un assez bon élagage. La grosse partie, après avoir assuré une féconde pérennité a été enlevée par des coupes successives.
-la deuxième génération est issue de semis naturels, âgée de 80 à 90 ans. Elle représente des mosaïques assez étendues de futaies régulières. souvent très serrées, résultat d'une sylviculture très prudente. L'élagage naturel y est assez satisfaisant. Ces peuplements de 80-90 ans sont arrivés au maximum de leur production ligneuse et présentent un déclin dans leur accroissement courant annuel ainsi qu'une diminution lente dans leur accroissement moyen annuel. A 70 ans, âge où la diminution s'amorce, on compte déjà 566 m3 de bois fort à l'hectare. Il faut dire que nous sommes dans la 3ème classe de production, compte tenu de la relation âge-hauteur dominante.
-la troisième génération est présente sur une superficie plus importante que les deux premières et occupe plusieurs centaines d'hectares. Il s'agit d'une large fourchette d'âges de 30 à 70 ans. Des peuplements, souvent très serrés, ont manqué de coupes d'éclaircies vigoureuses. Dans ces classes d'âges nous trouvons aussi des arbres à grand espacement, forts géniteurs de semis. Ils offrent, tous les trois ans environ, des récoltes de graines importantes. Le département du Vaucluse a vu plusieurs de ses cédraies classées pour la récolte de semences forestières sur une superficie de 1 115 ha,
-la quatrième génération englobe des taches très denses et très vigoureuses de semi-fourrés, gaulis et perchis de 1 à 30 ans. Il s'agit surtout de l'extension en direction de l'est, sud-est et sud de la régénération naturelle à partir des trois générations précédentes. Le traitement prescrit par l'aménagement de cet ensemble est celui de futaies jardinées mélangées à de larges bouquets où les mosaïques forment des futaies plus ou moins régulières et équiennes."
Dans cette belle forêt, nous croisons la route d'une colonie de chenilles processionnaires. Celle ci fait près de deux mètres de long. Vous vous souvenez, j'en ai déjà parlé lors de notre promenade précédente...
Et, surprise, nous découvrons, accrochées aux arbres, d'étranges constructions. Il s'agit d'une des méthodes de lutte contre ce fléau, des nids pour les mésanges, et ici on les protège d'une cage, certainement contre les rongeurs, peut-être aussi contre les promeneurs indélicats...
Cela semble efficace, car très peu d'arbres sont infectés...
Nous arrivons au jas de Mourre...
" Jas du Mourre, 1041 m. Très ruinée, sa cabane de berger a été restaurée en refuge de montagne, au carrefour du GR 91 B et d’un PR, sur un circuit des bergeries qui se prolonge en direction du nord-ouest (voir balade n° 4). C’est un lieu très agréable pour un pique-nique au milieu de la balade."
Il est superbement restauré et entretenu...
En regardant l'épaisseur du mur d'enceinte on peu imaginer la quantité de pierres arrachées à la montagne, et posées, l'une sur l'autre, pour construire ces bâtisses...
Après un frugal repas (je ne vais pas vous dire tout ce que nous avons mangé :-) nous reprenons la route d'un pas décidé...
Nous arrivons au jas de Serre
" Jas de Serre. Ruiné, il laisse voir un plan semblable à celui des Mélettes, en moins grand : une bergerie rectangulaire, flanquée d’une cabane de berger de plan carré, l’ensemble entouré d’un mur d’enclos."
Le mur d'enceinte fait plus de 50 mètres de chaque côté du carré, et là aussi on n'a pas regardé à la quantité de pierres pour les construire...
Nous repartons au milieu des buis et des genévriers...
Nous en profitons pour admirer la flore qui pousse au milieu de cette rocaille (je vous laisse me dire le nom de cette belle fleur :-)...
La montée est rude, et le groupe s'étire sous le soleil comme une colonie de chenilles...
Il reste encore quelques plaques de neige sur les pentes du Mont Ventoux. Vous avez vu, la photo est moins ratée. Entre temps j'ai eu droit à un cours particulier sur les effets de la profondeur de champ...
Petite pose botanique.
La question est "comment font ces jonquilles naines pour pousser au milieu des cailloux alors qu'elles ont tant de mal à venir dans mon jardin" ?
Et la boucle est bouclée. Nous voici au jas du Roussas avec une très beau spécimen de cèdre de la première génération...
Nous reprenons la route pour la Vallée, et en chemin nous croisons un superbe Cerf accompagné de sa biche et de son faon...
Ce beau troupeau ne craint pas la venue des chasseurs...
Ce sont les œuvres de André Debru. Je vous propose de suivre ce lien pour découvrir l'article d'un Bloggeur qui nous présente les œuvres d'André Debru, dont un superbe "Don Quichotte"...
Ainsi se termine cette promenade...
Vous pouvez retrouver les images d'Annie
en suivant ce lien...
Vous aurez mis plus de temps à lire cet article
qu'à faire la promenade avec nous...
à plus pour une autre balade...