Nous sommes en pleine période de floraison de la lavande...
Grâce à Annie et André nous avons rendez-vous chez Stéphanie Mathieu, à Eygalayes, pour découvrir une activité bien particulière, la cueillette du lavandin pour la fabrication des bouquets...
Le champ où nous devons nous rendre est situé tout en haut de la colline, parfaitement orienté, plein sud...

Quand nous arrivons à la ferme,
le soleil fait briller l'or des tilleuls...

Pas question de rejoindre le champ en voiture, le chemin est trop accidenté. André, le papa, qui a cédé son exploitation à sa fille, Stéphanie, nous attendait et il a préparé "le taxi"...
S'il me le permet, je vais l'appeler Dédé,
pour ne pas confondre avec André,
notre guide - chauffeur...

On se met en route.
Au loin, la montagne de Chamouse est au soleil...

Annie a une place de choix, tandis qu'André et moi profitons d'être au grand air pour faire quelques photos...


Nous voici arrivés au champ. Pour les bouquets, le lavandin est cueilli en pleine floraison, pour garder en séchant sa belle couleur bleue et pour que les fleurs ne se détachent pas de la tige...

Stéphanie et Eric, son mari, qui ont repris l'exploitation viennent nous rejoindre pour nous permettre de faire des photos...
Dédé, maintenant à la retraite, est plein de nostalgie...


Le travail consiste à couper les fleurs de lavandin sur les plans, ici appelés "bayasse", en faisant un bouquet, qu'on attache avec un élastique. Mais, le bouquet doit avoir un poids régulier, environ 110 grammes à la coupe...


Le travail est régulier,
Courbé, on coupe...

Debout, on attache le bouquet...

Il va rejoindre les autres, et on recommence...

et on recommence...
Les coupeurs avancent dans les rangs de lavandin,
et un drôle d'insecte semble les regarder de haut...

Nous profitons de ce ballet ininterrompu pour faire nos photos...
Dédé ne résiste pas au plaisir de nous montrer
qu'il n'a pas perdu la main,
mais, c'était un autre temps...


Pour faire des bouquets il faut une faucille
et un élastique, pour attacher le bouquet...

C'est tout me direz-vous ?
Non, il faut surtout un très grand savoir faire, pour manier avec précision la faucille, qui est bien affutée, et pour couper régulièrement le lavandin sur les plans pour qu'ils profitent, d'année en année...


Ce champ de lavandin en est à sa seconde saison, et il est particulièrement beau. Au milieu trône un cerisier, dernier survivant d'une série d'arbres fruitiers plantés il y a 50 ans...

Sur la première photo, vous voyez une grande surface claire, à côté du champ en cours de récolte. C'est un champ nouveau. Il en est à sa première saison. La fleur ne sera pas récoltée mais elle sera tout de même coupée, pour fortifier les plans...

Tout autour des champs, on trouve de drôles de totems. Non ce ne sont pas des sculptures modernes, mais cela doit permettre d'effrayer les animaux. Au moindre souffle de vent, la bouteille bouge, et produit un son qui n'est pas régulier et qui surprend, je dois le dire...

Le champ est grand, et le soleil est déjà bien chaud, mais cela ne décourage pas les coupeurs. Ils savent qu'ils en ont encore pour plusieurs jours. C'est le moment, la fleur est belle et ne peut plus attendre, mais, c'est impossible de trouver de la main d’œuvre pour ces tâches si particulières et très physiques...


Mais, une fois la fleur coupée, le travail ne s'arrête pas là.
Dédé nous a expliqué les étapes suivantes...
Les bouquets vont être chargés sur la remorque et redescendus à la ferme. Là, ils vont être mis à sécher...

Cela se fait dans de grands hangars ventilés.
Je vous laisse imaginer l'odeur qui flotte ici...


Une fois séché, chaque bouquet sera repris, et secoué, pour éliminer les fleurs qui se détachent...

Ensuite, le bouquet sera harmonisé, en mettant les fleurs à la même hauteur, et en passant le bout des tiges "à la guillotine". Une fois préparé, le bouquet ne fait plus que 80 grammes. Il ne reste plus qu'à mettre le tout en cartons et à l'expédier. Les bouquets partiront vers les pays lointains, États-Unis et Hollande principalement, pour être revendus...

Nous allons rejoindre notre voiture en marchant un peu. Le chemin d'accès a été retaillé, il y a trois ans, quand le champ a été replanté...

En route, un "demi deuil" nous attendait, posé sur un chardon, pour nous donner l'occasion de nous émerveiller un peu plus...

Merci à Dédé qui nous a guidé et à Stéphanie et Eric qui nous ont reçus sur leur exploitation pour nous permettre de faire ces photos et vous présenter "la vie des bouquets de lavandin"...