Nous pouvons maintenant visiter le Moyie...
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La visite est un retour en arrière de presque un siècle.
Le bateau est structuré sur 3 ponts, avec au niveau supérieur, la partie « navigation »…
Au premier niveau, la partie « passagers ». Ce niveau est totalement entouré d’une coursive extérieure qui permet de passer l’un espace à l’autre…
À l’avant, on trouve l’espace « Hommes ». Le confort est simple, avec des bancs en bois, sous lesquels on place des crachoirs…
Vient ensuite un espace de transition, avec le bar, et l’espace de jeu pour les messieurs…
C’est sur cet espace que s’ouvrent les cabines du personnel d’équipage chargé des passagers. Ici la cabine et bureau du commissaire de bord…
En continuant vers l’arrière du navire, on arrive à la salle à manger…
La beauté et l’élégance de ce navire n’est pas sans rappeler le luxe des trains comme l’Orient Express. Vaisselle en porcelaine et argenterie pour la salle à manger. N’oublions pas que le navire était exploité par la compagnie ferroviaire du Pacifique dont la marque était décorée à la feuille d’or…
Le sol était en parquet et il y avait même un espace musique, avec un piano et la salle à manger se transformait en salle de bal. Mais, attention, on n’était pas dans un saloon, mais bien dans un salon…
C’est sur cet espace que s’ouvraient les cabines des passagers. Il y en avait peu. Elles étaient assez petites, à deux lits superposés…
Il y avait toutefois une « suite nuptiale » qui avait été aménagée à l’occasion de la visite d’un membre de la famille royale avec lit double, et cabinet de toilette privé…
Dans la salle à manger, on peut admirer une collection de plaques photographiques, placées en décoration au niveau des fenêtres supérieures.
On est en 1898 quand le bateau est construit et il s’agit de vues remarquables des lignes de chemin de fer de la CPR. Une publicité pour la compagnie…
Et pour finir, tout à la poupe, le salon des dames. Ici, on soigne le confort, avec des sièges garnis de coussins, de la moquette au sol, et des tables pour servir le thé. On prenait soin de ces dames...
Oui, dans une certaine mesure, car cet espace était certainement le plus bruyant du bateau, situé juste au dessus des deux pistons qui entraînaient la roue à aubes qui frappait et brassait sans arrêt l’eau de la rivière…
Nous passons au pont inférieur. Ce pont est juste au dessus du niveau de l’eau. Ce type de bateau avec un très faible tirant d’eau et l’usage d’une roue à aubes pouvait naviguer dans des eaux très peu profondes, à l’étiage des rivières, et accoster au plus près de la rive, sur des pontons rudimentaires. Le bateau naviguait comme un omnibus. Il suffisait de mettre un drapeau sur le bout du ponton pour qu’il accoste pour prendre les passagers ou des marchandises…
À l’avant de ce pont on trouve la chaufferie, avec sa réserve de charbon…
C’est aussi ici que sont rangés les bagages des passagers, car les cabines sont trop petites pour tout contenir…
C’est aussi là qu’on charge le fret…
On y trouve bien sûr la cuisine, avec le cuisinier chinois…
À l’arrière se trouve la machinerie, avec de chaque côté un énorme piston qui recevait la vapeur et faisait tourner la roue à aubes…
C’est là que se tenait le mécanicien, responsable de la machine, devant ses écrans de contrôle... Une des grandes craintes sur le bateau était le risque d’incendie, et les consignes étaient clairement affichées jusqu’à la gestion de l’évacuation dans les bateaux de sauvetage…
Voici quelques informations sur les conditions de travail à bord. On ne peut pas dire que la croisière s’amusait vraiment…
Fin de la journée, Anne semble aussi nostalgique que cet ours, qui rêve de la belle époque des bateaux à aubes sur le lac Kootenay…
Demain, nous reprenons la route pour rejoindre Fernie…