Nous nous levons avec le soleil qui apparaît au dessus des montagnes qui marquent la frontière avec la Thaïlande, au loin…
Nous devons reprendre le bus pour descendre dans la vallée et retrouver notre chauffeur. Au terminus des bus c’est déjà l’affluence, car nous sommes samedi matin. Les pèlerins qui montent sont aussi nombreux que ceux qui ont passé la nuit ici et qui maintenant redescendent…
Si vous regardez les photos d’hier et d’aujourd’hui vous noterez que pour les deux trajets nous avions un bonze installé au premier rang. Ce n’est pas le cas de tous les bus bien sûr, mais, cela nous a donné confiance…
Et la descente ressemble beaucoup à la montée, avec juste un peu moins de bruit de moteur, et un peu plus de coups de freins. Nous espérons tous qu’ils tiendront jusqu’en bas…
Nous prenons la route pour rejoindre la région de Hpa Han. Nous sommes à flanc de colline et nous traversons de grands espaces plantés d’hévéas. C’est pour moi une découverte. Je croyais, bêtement, que, les colons partis, les plantations avaient été abandonnées. Il n’en est rien au contraire. Elles sont toutes très bien entretenues et parfaitement exploitées…
Nous allons trouver, un peu plus loin, un exploitant qui nous ouvre ses portes et qui prend le temps de tout m’expliquer. Encore merci à lui, toute son équipe et à Yan qui nous les a fait découvrir…
Donc, parlons de la culture et de l’exploitation de l’hévéa en Birmanie.
Ici la plupart des exploitations sont de petites exploitations qui font vivre une famille, ou un village.
L’arbre est saigné pour produire le latex qui est récolté chaque jour. Une saignée sera exploitée pendant trois ou quatre jours au plus, puis l’arbre sera laissé au repos et on reviendra un peu plus tard.
Le latex est récolté dans des petits pots de terre cuite et vernissée qui sont accrochés à chaque arbre sous la saignée.
Il est ramené à « l’usine » pour y être traité.
Première étape : on va mélanger le latex pur avec de l’acide sulfurique. L’acide est récupéré dans les vieilles batteries. C’est fait dans des bidons en plastique, pour limiter la corrosion. Il faut environ 1 litre d’acide dilué pour 15 à 20 litres de latex.
Deuxième étape : On va filtrer le produit pour éliminer les impuretés et on va le mettre à gélifier dans des bacs qui ressemblent beaucoup à des moules à gâteau…
Troisième étape : Le pain de latex va être façonné pour produire une plaque très fine. Il est d’abord aplati à la main…
Il passe ensuite deux ou trois fois dans un premier laminoir dont les rouleaux sont entrainés à la main, pour contrôler la vitesse et ne pas déchirer la plaque initiale.
La plaque passe enfin deux ou trois fois dans un second laminoir, à l’entrainement par moteur, pour lui donner l’épaisseur voulue.
Quatrième étape : Elles sont mises à égoutter, puis elles vont sécher 5 jours au soleil…
Cinquième et dernière étape : les plaques passent au four pour un dernier séchage à la fumée…
Pour chauffer le four, on utilise les troncs des anciens arbres qui ne produisent plus assez…
Un arbre va produire à partir de 7 ou 8 ans, et il produira pendant 10 à 15 ans maximum.
Il faut la récolte d’un jour sur 350 arbres pour produire 2 plaques de 2 livres chacune.
Voici la plaque terminé prête à être expédiée aux industriels…
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Nous reprenons notre route et peu après, notre chauffeur nous propose un arrêt photos.
Je voudrais en profiter pour remercier tous nos guides et nos chauffeurs, qui ont eu à cœur de nous faire plaisir et de nous offrir à découvrir tout ce que nous pouvions voir et que nous n’aurions certainement pas vu sans eux…
Là, nous traversons un village, et il s’arrête au niveau d’un tout petit séminaire bouddhiste. Quelques enfants jouent dans la cour. Ici, dans les villages un peu isolés, c’est le séminaire qui va tenir lieu d’école pour les plus jeunes. Ils vont y apprendre à lire, à écrire, à compter. Mais aussi à vivre en société et à compter sur les autres autant que sur eux-mêmes.
La raison de cet arrêt, c’est le chantier pour la réfection d’une partie du stupa.
L’échafaudage est dressé. Il enveloppe totalement le stupa.
Mais ici tout est en bambous… Du bas jusqu’au sommet, ce sont de grandes branches de bambou attachées les unes aux autres, et formant comme une grande cage dans laquelle les ouvriers vont se déplacer, d’étage en étage.
Au dernier étage, le chantier est protégé par des plaques faites en feuilles de palmiers. Cette protection est indispensable pour éviter le vent et les poussières pendant que les ouvriers vont coller, une à une, les feuilles d’or sur l’ombrelle du stupa…
La colonne et l’oiseau protecteur auraient eux aussi besoin d’un petit coup de peinture. Espérons que les donateurs ont été assez généreux pour que cela fasse aussi partie des travaux…
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Nous reprenons notre route. Avec ces deux arrêts qui n’étaient pas prévus au programme, on n’est pas en avance, mais pas de soucis, tout s’arrange toujours très bien.
Nous arrivons à Hpa Han à l’heure du repas. Nous déposons rapidement les bagages à l’hôtel et notre guide nous emmène dans un restaurant en ville…
Je pense que nous serions passés devant sans deviner que c’est un restaurant et même un excellent restaurant…
Nous invitons notre guide et notre chauffeur à manger avec nous, car ainsi, ils vont choisir pour nous…
Voici les plats qui accompagnent le riz…
Il y a de tout. Du poulet, du porc, du canard, du poisson, et une quantité de légumes divers et parfois inconnus…
Pour ceux qui souhaitent y retourner, l’adresse est en bas de la note…
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Nous reprenons la route. Nous sommes dans une région de collines calcaires, creusées d’un grand nombre de grotte et certaines ont été transformées en pagodes.
Les premières grottes que nous visitons sont celles de Kaw Ka Thaung. Nous sommes accueillis par une longue rangée de moines qui accompagnent Le Bouddha dans sa quête de nourritures terrestres et spirituelles…
Avant de pénétrer dans les grottes, nous avons le plaisir de voir une école qui fait une photo souvenir de sa visite. Tout est calme, souriant, ordonné…
La grotte comporte plusieurs salles qui communiquent, et qui sont toutes remplies d’un grand nombre de représentations de Bouddha. Ce sont toutes des exvotos, offerts par les pèlerins. Ils sont le plus souvent achetés sur place, et placés ensuite par les personnes qui s’occupent de la gestion de ce lieu de culte.
Des statues bien sûr,
Mais aussi les murs sont recouverts peu à peu par des représentations miniatures, toutes identiques, posées les unes à côté des autres. Elles sont soit simplement en terre cuite, soit dorées à la feuille d’or…
Dehors, à l’entrée, le gardien est un serpent, un Naja superbe et terrifiant…
Devant le temple, on trouve un plan d’eau.
Mais, l’endroit est sacré, comme tous les lacs qui entourent un temple ou une pagode. Alors, il n’est pas question d’y pêcher. C’est ce que rappelle cet écriteau …
Tout autour de la grotte, on trouve des rizières.
La route pour accéder au village de Lakkhana est un long pont de béton au dessus de la rivière et des rizières. La visite du village était au programme, mais nous n’avons pas eu le temps d’aller jusque là…
Il faut dire que je fait perdre un peu de temps à notre guide en faisant des photos, et en cherchant à découvrir les détails de la vie quotidienne…
Ici, dans les rizières, tout le travail se fait à la main. C’est vrai dans presque tout le pays. Ce sont de petites surfaces, travaillées par une famille, avec l’aide des autres familles du village.
La terre est retournée avec des buffles d’eau. La plantation, la récolte, le transport se font à la main…
Mais, ce jour là, la batteuse était dans le village. C’est pour cela que chacun se pressait d’apporter ses gerbes…
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Nous allons maintenant à la grotte « Saddan » ce qui signifie « éléphant royal », alors, il est normal d’être accueilli par deux grands éléphants blancs qui sont les gardiens du lieu…
La grotte est immense, elle fait 800 mètres de long. En la visitant, nous allons traverser la montagne…
Alors, les statues sont à la taille de la grotte…
Cette statue du Bouddha le représente dans sa période d’ascétisme, sous un arbre sacré, un banyan.
Le Bouddha, accompagné d’une armée de moines. Chaque moine a la taille normale d’un homme…
Le Bouddha couché. Si je ne me trompe pas, cette position est celle « de la mort du Bouddha ». Vous pouvez voir la taille de la statue en la comparant aux deux moines qui sont assis devant.
Et un stupa, avec la cloche. Aux murs, les plaques dorées sont posées pour faire des dessins très grands. Et toujours la rangée de moines qui se prolonge.
Et peu à peu la grotte va reprendre son aspect naturel…
A mi parcours, une faille s’est ouverte, laissant la place pour que se dresse un stupa…
Et nous continuons, sur un sol parfois glissant, au milieu des concrétions naturelles. La présence d’un « mètre étalon » sur la photo vous donne un élément de mesure…
Nous arrivons au bout de notre promenade souterraine, et cela fait plaisir de retrouver la lumière et la chaleur…
La galerie débouche sur un lac qui est la piscine de l’éléphant blanc. Ceci explique le nom de la grotte…
Nous allons prendre une barque et nous glisser sous la montagne…
Nous voici ressortis de l’autre côté.
Nous sommes au milieu des rizières. On peut voir ici et là des cabanes qui serviront d’habitations temporaires quand sera venu le temps des récoltes.
Les canaux entre les champs sont les seules voies d’accès.
Ici et là, entre champ et canal, on peut voir un filet ou une nasse à poisson. Ils sont mis en place quand les champs sont remplis ou vidés de l’eau nécessaire au riz. En général la pêche est bonne…
Notre promenade nautique se termine. Nous allons rejoindre l’entrée de la grotte en passant le long des falaises où les arbres s’accrochent, attendant des jours plus secs pour refleurir…
PS : je cherche le nom de cet arbre. Je pense qu'il s'agit de frangipaniers. Pourtant Yan nous l’a dit, mais j’ai la mémoire courte…
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Nous rejoignons Hpa Han, juste à temps pour voir le soleil se coucher…
Nous allons à la pagode « Shwe Yin Hmyaw » qui est sur la rive de la rivière Salouen.
Après tout ce qu’on a vu dans la journée, la pagode ne nous semble pas exceptionnelle, car elle est très moderne. Mais on peut admirer l’arbre qui montre, par son âge, que si le bâtiment actuel est moderne, cette pagode à certainement une longue histoire à nous raconter…
Et nous pouvons profiter des derniers rayons du soleil avant de regagner notre hôtel…