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Vous le savez, FNE04 et FNE Paca ont organisé un atelier sur le partage des eaux dans la vallée du Jabron...
Ce sujet est assez important pour que j'essaie de vous rendre compte de cette demi-journée...
Nous nous sommes retrouvés à Saint-Vincent sur Jabron, ce qui nous a donné l'occasion de covoiturer...
Nous remontons un peu en amont, pour aller voir le Jabron dans son lit. Nous avons une présentation détaillée du "pourquoi" et du "comment" des "zones humides".
Elles sont indispensables à la vie de la rivière, et en particulier elles doivent être très surveillées en ce qui concerne les problèmes de remblaiement...
Il suffirait de peu de chose pour que le rivière passe de l'état de "grand corps vivant" à celui de "grand corps malade"...
Dans tous les cas, quoi qu'on fasse, la rivière fera elle ce qu'elle veut. Elle passera...
Même si pour cela elle doit déborder comme cela se voit souvent de façon dramatique, ou simplement qu'elle grignote peu à peu les berges...
Nous poursuivons notre visite dans un champ de pommiers.
Cette partie de la visite, organisée sur l'exploitation de René Galliano, à Lange permet à chacun de mieux comprendre le fonctionnement d'une telle exploitation, et ses besoins en eau...
Les présentations nous permettent de découvrir les différents moyens d'irrigation, avec leurs avantages et leurs inconvénients.
Durant la visite, les différents exploitants présents parleront de leurs retours d'expériences. On parlera aussi de choses qui pourraient fâcher, comme l'usage de certains produits, indispensables à ces cultures, et de choses qui font rêver comme l'usage de plus en plus fréquent de tous ces bons insectes, auxiliaires de cultures saines.
Nous nous retrouvons ensuite, pour l'atelier proprement dit, au Château de Noyers.
C'est une superbe bâtisse du 17ème siècle, remise en état avec amour, et peu à peu transformée en chambres d'hôtes, avec piscine, et vue imprenable sur la Montagne de Lure...
Je vais assister à l'atelier proprement dit, mais je dois vous faire un aveu :
je n'ai pas tout compris...
On parle d'un Comité de Pilotage, avec de nombreux représentants y compris d'organismes officiels...
Mais, pilotage de Quoi ? Et, pilotage pour Quoi ?
Nous étions à cet atelier une bonne douzaine d'habitants de la vallée présents. Toutefois, on peut noter que si tous les intérêts étaient représentés : agriculteurs, éleveurs, hébergeurs et simples utilisateurs il n'y avait pas d'élus. Les deux ou trois présents dans la salle l'étaient à titre privé.
Une douzaine, c'est peu et c'est beaucoup. C'est peu pour croire qu'on peut arriver à vraiment développer des idées sur ce sujet. C'est beaucoup pour se parler et dialoguer quand on ne peut pas s'entendre...
La séance a commencé par une présentation que j'ai eu un peu de mal à appréhender. Est-ce parce que je n'était pas vraiment partie prenante dans la discussion, est-ce parce que les chiffres présentés étaient trop disparates en termes de sources et de dates...
Il est toujours désagréable de sortir d'une réunion presque aussi bête qu'en rentrant.
Alors, je suis parti à la recherche d'informations complémentaires...
Sur le site de l'Office Régional de l’Eau et les Milieux Aquatiques (OREMA) de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur j'ai trouvé une page sur
le Bassin versant du Jabron...
On trouve sur cette page un lien vers une plaquette très précise et très détaillée sur le sujet. Je regrette que cette plaquette n'ait pas été présentée et distribuée lors de l'atelier, cela m'aurait beaucoup aidé dans ma compréhension...
Pour voir cette plaquette, cliquez sur l'image suivante...
Sur cette page, on constate que la carte du bassin versant du Jabron recouvre totalement la carte de la Communauté de Communes de la Vallée du Jabron.
Cela fait regretter l'absence totale de représentants de la CCVJ et même de tout élu.
On peut aussi regretter l'absence de représentants du Syndicat des Rives du Jabron, qui devraient être concernés par ce sujet de la maîtrise de l'eau...
Le problème posé semble être le maintien du débit du Jabron à un niveau raisonnable, en toutes saisons...
Durant l'atelier, différentes solutions ont été évoquées pour la réduction de la consommation :
- on pourrait interdire tout nouveau permis de construire, pour limiter la consommation d'eau potable...
- on pourrait déplacer les cultures, en mettant les moins gourmandes en eau en haut de la Vallée, et les plus gourmandes en bas pour réduire la consommation d'eau en irrigation...
On constate que ces solutions ne sont simplement que des "effets de manches", recommandant d'aller demander aux autres de faire des efforts...
D'autres solutions ont été évoquées pour pouvoir augmenter la ressource :
- on peut aller puiser de l'eau dans la nappe, par des forages...
- on pourrait faire monter dans la Vallée de l'eau de la Durance...
On constate que ces solutions portent sur l'augmentation de la consommation, sans parler de sa maîtrise et sans prendre en compte les risques fort de pollution de la nappe...
Une solution a été évoquée pour contrôler le débit de l'eau :
- créer des "bassins collinaires" pour stocker l'eau quand elle est disponible, et la relâcher quand elle manque...
Cette solution qui me semble "plus sérieuse" pose le problème de la création de ces bassins (où, comment) et de la gestion de la ressource (quand et comment stocker et libérer l'eau), sans apporter de réponse en particulier pour le financement...
La plaquette que je vous ai proposée de lire indique la nécessité de définir un Plan de Gestion de la Ressource en Eau (PGRE) qui présente l'ensemble des actions financières, structurelles et règlementaires défini en concertation pour l'atteinte du bon état du cours d'eau...
J'ai eu le sentiment, en sortant de cette demi-journée qu'il y avait encore beaucoup de chemin à faire pour trouver une solution qui puisse répondre au besoin et être comprise et acceptée de tous...
J'ai imaginé un futur où les habitants de la Vallée ne prélèveraient plus leur eau potable à la source, mais la laisserait courir pour qu'elle assure un débit suffisant de la rivière tout en permettant le développement d'une agriculture plus présente, plus gourmande.
On compléterait les besoins en pompant dans la nappe, avec le risque évident de la polluer.
Et les habitants se contenteraient de boire l'eau maintes fois recyclée de la Durance...
Est-ce ce futur que l'on souhaite pour nous
et nos enfants.
Je ne le crois pas.
Depuis toujours l'agriculture dans la Vallée a pu nourir et faire vivre les exploitants tout en respectant le cadre de vie de tous.
Alors pourquoi ne pas y croire...