Le Népal, c'est loin...
Le Népal ne fait plus l'actualité...
Mais pourtant, la situation est toujours aussi critique,
sinon plus...
Voici quelques mots que nous envoie Claire pour nous parler de la situation au village de Simigaon et de ses habitants...
Et si vous n'avez pas encore eu le temps de penser à eux, voici une occasion supplémentaire...
Toutes les informations utiles pour les aider se trouve un peu plus loin dans cet article...
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Bonjour à tous,
Le 12 mai la Terre a encore tremblé très fort au Népal. Ce tremblement de terre (considéré comme la plus forte réplique) a fait beaucoup plus de dégâts que l'épisode initial du 25 avril...
Tout était instable, donc tout ce qui devait tomber est véritablement tombé. Là dessus se sont rajoutés des glissements de terrain. Doli était au village ce jour là et nous a décrit cela comme « la fin du Monde, tout bouge et la montagne glisse de partout, on ne peut pas imaginer... ». Ils ont tous réussi à sortir de leurs abris de fortune à temps, et, à se placer sur un endroit dégagé. La veille, Angdu (le frère), avait enfin réussi à rejoindre le village, avec le neveu blessé sur l'Everest, rétabli et en bonne santé. Cette réplique a complètement endommagé la route. Chyoté (le beau-frère) qui était en train de monter ce jour là au village avec des vivres, bâches, tentes, etc. dans un camion qu'il avait rempli spécialement pour le village, est resté coincé sur la route, pris entre deux glissements de terrain. Celui de devant, très important, les a bloqué. Ils ont réussi à faire demi-tour, et du coup ont distribué sur la route le chargement pour d'autres népalais en détresse.
Actuellement pour aller au village il faut un jour de bus et cinq jours de marche pour contourner tous les glissements de terrain, au lieu d'environ douze heures de bus et une heure trente de marche en temps normal. Désormais le seul moyen d'accéder au village, et le plus sûr est l'hélicoptère.
À Singahti (un gros bourg où l'on se ravitaille) un pan entier de montagne est tombé sur le village, faisant environ 400 morts. La situation est beaucoup plus difficile dans la montagne maintenant.
Les médias ont à peine parlé du 12 mai, et encore moins des dégâts et victimes beaucoup plus nombreux à présent. Dans notre « société de zapping », il faut passer à autre chose très vite. Les touristes sont plus ou moins tous partis du Népal, ce qui fait que ce n'est plus important pour la presse. Pourtant les népalais sont là ! Et je peux vous assurer qu'ils ne baissent pas les bras. Nous les avons presque tous les jours au téléphone, ils réagissent. Ils sont encore en état de choc parce que la Terre bouge plus ou moins fort tous les jours et plusieurs fois par jour, mais ils s'organisent.
Après le 25 avril, beaucoup de jeunes sont montés au village pour aider leurs parents. Du coup, il y a beaucoup de « bras », ils s'entraident tous. Ils ont remis en état la petite centrale hydroélectrique pour la lumière, reconstruit le moulin (la farine, « tsampa », est très importante dans leur alimentation), créé une place plus importante pour que l'hélicoptère puisse se poser et décharger vivres, médicaments, produits de première nécessité, et surtout ils construisent des abris pour pouvoir passer la mousson le plus au sec possible et protéger leurs récoltes. Pour l'instant au village, ils se contentent de mettre en sécurité ce qu'il reste, ils ne parlent pas encore de reconstruire. La Terre bouge trop, la mousson va passer et la pluie va faire glisser les terrains instables, autant de nouveaux dangers à venir. De son côté la nature continue d'évoluer, les cultures poussent, il faut s'en occuper aussi, et planter les suivantes. Ils n'ont pas le temps de s'apitoyer.
Avec les autres villages du fond de la vallée (Béding, Na, Lamabagar, Rigou, Tashinam, Ghonghar, Katong...) ils se sont regroupés pour organiser des hélitreuillages et faire venir du matériel : vivres, médicaments. Tout ça avant la mousson très proche. Tout arrive à Simigaon, et tout y est réparti à dos d'hommes et de yaks vers les autres villages. Ceux qui ont réussi, grâce à leurs nombreuses expéditions sur l'Everest et les plus hauts sommets du Népal, aident les autres restés au village pour continuer à le faire vivre.
Les ONG sont là (ou bien ils vont les chercher!) mais la logistique n'est pas au point, voire inexistante...
Pour notre famille ils savent que nous sommes là, et que nous faisons tout notre possible pour les aider. Cela les réconforte beaucoup, et leur permet de transmettre cette énergie aux autres !! Merci pour eux !!!
Du côté de l'association, les choses avancent et nous attendons la réponse de l'administration, c'est en très bonne voie !
Ne vous étonnez pas si nous n'avons pas encore encaissé vos chèques, c'est normal, nous vous préviendrons quelques jours avant quand nous pourrons le faire. Dans tous les cas nous voulions vous dire un ENORME MERCI pour tous ces chèques et virements qui nous sont déjà arrivés, cela nous donne courage, force et espoir et nous fait très chaud au cœur ! Merci !!!
Merci pour eux !!!
Quel bonheur toute cette solidarité, nous espérons qu'elle durera toujours.
Belle vie à tous!
Dawa, Claire et leurs enfants
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Bonjour,
Le Népal est un pays où je me rends régulièrement,
et j'ai le bonheur et la chance de connaître une merveilleuse famille Népalaise.
Certains d'entre vous ont connu Palee
que nous avons eu chez nous à deux reprises.
Le village de cette famille est SIMIGAON
qui se trouve entre Katmandou et l'Everest,
et où ils vivent pour la plupart.
Par chance ils sont tous sains et saufs, mais il y a eu beaucoup de dégâts et les maisons sont écroulées.
Dawa un fils de la famille vit en France avec son épouse Claire et leurs deux garçons.
Ils ont créés une association ,
"Des sourires pour Simigaon"
grâce à laquelle les fonds récoltés iront directement à tous les habitants de ce village, sans intermédiaire.
Vous pouvez m'adresser vos chèques,
à l'ordre de l'association,
que je groupe et réexpédie,
Nanou Colonna Boutterin
Le Moulin de la Viorne
04200 Les Omergues
France
ou les faire parvenir directement à
Claire et Dawa SCHIR-SHERPA
29, rue du César Julien
67200 Strasbourg
France
Merci pour ce que vous pourrez faire pour eux,
Très cordialement,
Nanou Colonna Boutterin
"Je vous présente Gaga, grand mère en langue Sherpa,
et Palee sa petite fille,
tout n'est que ruines autour d'elles à présent"
Voici des images du village tel qu'il se présente aujourd'hui. Ces photos ont été mises en ligne par Palee
sur sa page Facebook...
Nous avons tous vu et revu ces images de désolation. Mais, ce qu'on oublie parfois, c'est qu'au delà de ce qu'on voit il y a des gens qui souffrent et qui vont maintenant chercher à se reconstruire une vie...
Voici ce qu'écrivait Claire, la femme de Dawa, au lendemain du séisme :
"La sœur de Dawa, Tséringdiki, qui est au village avec leur maman, nous a dit : « Nous sommes tous en vie, c'est le plus important, le reste n'est que matériel, on reconstruira... »
Plus des trois quarts du village est détruit, école flambant neuve, monastère, dispensaire, lodges et surtout toutes les maisons individuelles. Si elles ne sont complètement à terre, avec les répliques elles tombent ou se fragilisent énormément et devront tomber...
Depuis le séisme les gens ne dorment plus dans leurs maisons, ils ont trop peur des nouvelles répliques, des dizaines par jour, et sont dans les champs sous des nattes tissées en bambou, ou des bâches, leurs maisons de fortune...
Un petit village à 1km à vol d'oiseaux, 2h de marche, est par terre et tous les villageois sont venus se réfugier sur le champ de Tséringdiki, ils sont pas loin de 100...
Le frère de Dawa, Angdu, était à ce moment là en expédition sur l'Everest, et venait d'arriver, une heure avant, au camp de base. Il a vécu l'avalanche...
Heureusement avec son groupe, ils avaient mis les tentes au bon endroit, et ils n'ont pas eu trop de dégâts. Depuis, Angdu passe tout son temps aux secours, à évacuer les blessés et à rechercher les morts. Nous l'avons eu en direct au téléphone, il est heureux d'être en vie et triste pour ses amis...
Vous êtes nombreux à nous demander, que faire ? Comment les aider ?
Honnêtement nous sommes un peu perdus.
Ce n'est pas fini, la terre tremble fort tous les jours, il y a des glissements de terrains partout tous les jours...
Nous ne savons pas réellement l'ampleur des dégâts, mais rien qu'en regardant les images à la télévision ou sur internet, vous pouvez imaginer...
De toutes façons quoiqu'il advienne, ils vont tous avoir besoin d'argent pour vivre, se nourrir et reconstruire. Et puis comme à chaque fois dans ces moments là, malheureusement, les prix vont plus que flamber...
Alors si vous voulez nous aider, et surtout les aider, ce sera avec des dons d'argent , le plus efficace.
Nous sommes en train de réfléchir à la bonne façon, dés que cela sera au point et opérationnel, nous vous informerons. Nous voulons faire cela dans les règles, en toute confiance et surtout en toute clarté, tant en France qu'au Népal.
Pourquoi ne passons nous pas par des organisations toutes faites et prêtes (ONG, site web d'appel aux dons de l'ambassade du Népal à Paris, associations...) ?
Parce que nous n'avons pas confiance, nous avons déjà beaucoup trop d'expériences où il y a beaucoup trop d'intermédiaires...
En passant directement par nous, vous saurez que l'argent sera distribué là où il faut, aux bonnes personnes, en toute confiance et de façon juste...
Et puis si vous avez des entreprises, des collègues de travail, des connaissances, peut-être pourriez vous aussi leur faire part de tout cela...
A Simigaon, ils ont besoin de nous tous...
Alors d'avance MERCI de votre confiance.
Merci beaucoup pour votre soutient.
Nous espérons que la terre se calme,
que la mousson ne soit pas trop forte
et que tous restent en vie...
Belle vie à tous !"
Dawa, Claire, Guillaume et Noé