Vous le savez peu-être, une réunion publique
aura lieu le 29 avril à Séderon
pour manifester contre la fermeture
d'une des trois classes de l'école du village...
Nous avons déjà, l'année dernière été obligé
de manifester pour que la commune soit classée
en "zone sensible" sur le plan de la santé...
Vous connaissez les problèmes rencontrés en ce qui concerne les connexions internet...
Alors, nous pouvons reprendre la chanson de France Gall :
"Quand le désert avance
C'est la vie qui s'en va
La faute à pas de chance
Ou dieu qui nous foudroie"
Pour vous permetre de mieux comprendre le problème que pose cette fermeture de classe, voici la copie de la lettre adressée par les parents d"élèves à Madame le Ministre de L'éducation nationale...
"
Séderon le 18/04/2015
Madame le Ministre,
Malgré notre courrier du 23/03/2015 adressé à la Direction des Services Départementaux de l’Education, la décision de fermer une classe dans notre Ecole Intercommunale de Séderon (Drôme) a été prise le 7/04/2015.
Cette décision a non seulement été prise sans tenir compte de notre courrier pour lequel nous n’avons reçu aucune réponse, mais en plus, elle a été prise à notre insu. En effet, nous étions prévenus d’un risque de fermeture de classe ou d’un possible regroupement entre plusieurs écoles, mais en aucun cas d’une fermeture ferme et définitive aussi rapide.
Certes notre effectif va passer de 48 à 43 élèves, mais nos enfants ne peuvent pas être considérés comme des chiffres. Cette décision occasionne de graves conséquences à plusieurs points de vue.
Tout d’abord, et c’est sans doute le plus important, nous avons dans notre école plusieurs enfants handicapés qui nécessitent un suivi particulier et qui éprouvent de grosses difficultés et retards scolaires. Certains devraient être placés dans des instituts spécialisés et ne le sont pas faute de place ou parce que nous sommes trop loin. D’autres devraient recevoir une aide spécifique à l’école, mais qu’ils ne reçoivent pas car l’hiver, faute d’équipement pour la neige, les intervenants ne se déplacent pas. Cette situation est inacceptable pour nous. Non seulement elle isole les enfants concernés, mais en plus elle ne donne pas à nos enfants la même égalité des chances que tout autre enfant dans une autre école. En effet, le professeur doit donner plus d’attention aux enfants en difficultés. En supprimant une classe pour une baisse d’effectif de quelques enfants, on surcharge des classes déjà en difficulté. Ces enfants ne peuvent pas être comptés comme des enfants « normaux ».
Ensuite, notre commune a été placée en zone dite « fragile » pour la santé. Sans développer ce point, nous pensons que nous devrions considérer la zone fragile pour l’éducation également. Nous vivons en milieu rural où la première ville se situe à plus de 35km.
Un collégien doit chez nous faire plusieurs heures de bus pour aller en cours. Un lycéen doit aller en internat et se séparer de sa famille la semaine. Même si c’est le choix de nos familles de poursuivre nos activités dans l’agriculture plutôt que de nous rapprocher des zones urbaines, nous souhaitons le meilleur pour nos enfants. Nous souhaitons qu’ils poursuivent des études. Mais ces contraintes pèsent lourd et nous devons leur donner le goût de l’apprentissage dès le primaire. Aujourd’hui nous avons des enseignants de qualité, capables de motiver nos enfants, mais qu’en sera-t-il dès l’année prochaine ? Un enfant qui sera dans une classe de 23 élèves avec 4 niveaux sera livré à lui-même si l’instituteur doit en plus se concentrer sur les élèves en difficulté. A la maison bien souvent les enfants peu suivis scolairement car les parents ont des professions aux conditions très rudes, où les journées de travail font bien souvent plus de 15h. Quel avenir pour ces enfants ? Est-ce que cela veut dire que l’on doive tous abandonner l’agriculture et nous rapprocher des zones urbaines, délaisser les campagnes, la ruralité, la culture à la nature que l’on essaye sans cesse d’inculquer à tous est ici une réalité.
Quel est l’avenir pour nos villages ? Si un poste d’instituteur est supprimé, c’est encore une famille qui s’en va. Si une classe est fermée, ce sont des familles qui baissent les bras et déménagent. Ce sont des zones entières que se désertifient, des villages sans médecin, sans Poste, sans gendarmerie,…
Oui nous avons choisi une certaine qualité de vie, mais quel est le prix à payer de ce choix. Il devient de plus en plus cher. Alors aujourd’hui nous disons NON. NON à la fermeture d’une classe et non à toutes ces conséquences désastreuses.
Une réunion publique se tiendra :
MERCREDI 29 AVRIL 2015 A 18H30 A LA SALLE DES FETES DE LA MAIRIE DE SEDERON
De nombreux élus locaux et nationaux, ainsi que la presse, nous ont confirmé leur présence. Nous vous demandons de bien vouloir nous soutenir dans notre combat.
Dans cette attente, nous vous prions d’agréer, Madame le Ministre, l’expression de nos salutations distinguées.
"
Aurons nous le plaisir de voir Madame le Ministre lors de cette réunion ? Nous le souhaitons...
La défense de la ruralité est un vrai sujet d'actualité, et une ruralité sans docteur, sans école, sans gendarmes, ou sans poste n'est plus qu'un village dortoir, comme nous commençons à la voir s'épanouir dans nos campagnes...
Aujourd'hui, c'est Séderon, en Drôme Provençale...
Mais dans combien de temps les mêmes problèmes se poseront dans notre Vallée...
Alors, nous aussi nous pourrons chanter :
"Et le désert avance
Plus personne n'y croit
C'est notre déchéance
L'impossible combat
Quand le désert avance"