Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
25 février 2014 2 25 /02 /février /2014 17:30

 

Le 15 février, l'Association "Esprit de Partage" nous a invité à une séance du petit cinéma.
Le programme annonçait un documentaire de Raymond Depardon "Profils Paysans" suivi d'un apéritif dînatoire en compagnie des jeunes agriculteurs de la vallée et des vallées environnantes.

Cinéma-01

Nous étions nombreux, mais tout le monde n’a peut-être pas pu assister à cette séance.
Alors, je vous offre deux informations :

- Les DVD du film peuvent être empruntés
à la bibliothèque de Saint-Vincent…

- Je me suis amusé à vous rapporter
ce que j’ai retenu du débat…

 

Un bref rappel :
(informations prises sur Internet, voir liens en fin d’article)

 

"Raymond Depardon a suivi pendant dix ans des paysans de moyenne montagne. Il est né de parents paysans, et pour la première fois dans ce documentaire, il filme des éleveurs de moyenne montagne dans une situation très proche de celle de son enfance.


00 Profils Paysans

Profils Paysans est un projet sur le long terme, de trois films sur presque dix ans"

 

01 L'approche

"L'approche (2001) est le premier volet de la trilogie. Raymond Depardon film en Lozère, en Ardèche et en Haute-Loire le quotidien de plusieurs familles d'agriculteurs.  Il nous fait entrer dans leurs fermes avec un naturel extraordinaire. Ce film nous parle, avec une grande sérénité, de nos racines et du devenir des gens de la terre."

 

02 Le quotidien

"Le quotidien (2004) est le second volet de la trilogie. Dans ces régions, victimes de l'exode rural, les problèmes de transmissions du patrimoine se font de plus en plus pressants. Le cinéaste rend hommage à ces hommes et ces femmes qui risquent de basculer dans l'oubli. Des jeunes agriculteurs s'installent dans ces régions de moyenne montagne, dans le même temps de nombreuses exploitations se transforment en résidences secondaires."

 

03 La vie moderne

"La vie moderne, (2008) est la dernière partie de la trilogie consacrée au monde paysan. Alors que beaucoup imaginent un monde rural tourné vers le passé, Raymond Depardon et Claudine Nougaret ont voulu montrer sa modernité. "Sur bien des aspects, notamment écologiques, ils sont en avance sur les gens de la ville. Eux, ils préservent la planète mais on ne le sait pas parce que l'on ne s'intéresse plus à eux... Et sans doute qu'ils tiendront plus longtemps que nous. Ce film est résolument tourné vers l'avenir. Il y a une séquence dont je suis très fier où l'on voit un petit garçon dire qu'il veut faire le métier de son papa. Qu'il ne veut pas aller en ville..." note le réalisateur, qui ajoute : "Je trouve que, finalement, ils sont très proches de nous. Ces gens, qui sont maintenant en minorité, sont extrêmement contemporains. Plus que je ne le pensais. C'est pour cela que La Vie moderne est un film bien ancré dans le présent. Il n'est pas question de nostalgie même si c'est si le souvenir de la ferme du Garet qui m'a donné toute cette énergie pour le faire."

 

Nous avons regardé le second volet, "Le quotidien".

 

C'est pour moi, un document exemplaire. Il présente, avec une extrême sobriété la vie de tous les jours d'un monde paysan qui semble issu d'hier et qui est confronté aux problèmes d'aujourd'hui...

C'est un livre d'images.

C'est une collection de silences qui nous disent ce que sont les problèmes du quotidien dans une France qui n'assume plus sa ruralité...

 

Après la projection, le temps fort de la soirée était le dialogue qui s'est établi avec de jeunes agriculteurs de la vallée, venus nous apporter un éclairage particulier sur la situation de l'agriculture et de l'élevage dans notre vallée...

Cinéma-02

Cinéma-03

 

L’idée de ce dialogue était de permettre aux jeunes agriculteurs présents de nous en dire une peu plus sur leur situation, leur quotidien et leurs projets d’avenir…

 

J’ai pris quelques mots, ici et là, que je vous livre…
Je n'ai pas mis de nom, ou plutôt de prénom, mais ils se reconnaitront, vous les reconnaitrez.


X, vient d’un milieu agricole, mais après diverses activités, il a fait un retour vers la terre, sans reprendre la ferme familiale. Ils ont deux activités : une dizaine de vaches allaitantes sur 200 hectares et du maraîchage. Pour cette activité, la terre n’est pas adaptée, et ils doivent chercher des solutions pour adapter leurs méthodes de production. Ils se tournent vers la permaculture. Leur projet est simple, ils souhaitent arriver à vivre sur ces mauvaises terres que les autres agriculteurs ne voulaient pas exploiter. Il y a peu de terres disponibles et les bonnes terres sont systématiquement reprises par les gros agriculteurs déjà installés dans la vallée. Pour eux, il existe un vrai problème sur l’accès aux terres et les organismes qui devraient normalement les aider (SAFER, Chambre d’agriculture) ne le font pas. Il ne peut que constater le rôle négatif de la FNSEA qui freine l’installation de petits exploitants, alors que cela répond de plus en plus à la demande et aux besoins des consommateurs…

 

Y, vient d’un milieu non agricole et après une période d’activité dans le tertiaire elle a fait le choix de se lancer dans l’élevage de chèvres pour la production de fromages. Ils ont conduit leur projet en cherchant à progresser mais sans rentrer dans le cycle de l’endettement. Elle soulève le problème des terres en friche car les anciens ne les lâchent pas, considérant cela comme une remise en cause de leur vécu. L’élevage est un combat de tous les jours et c’est très prenant. Sans chercher la rentabilité ils souhaitent pouvoir tirer de leur travail un salaire décent. Sans tourner le dos au modernisme et la mécanisation, ils ont fait des choix qui sont contraignants (traite à la main par exemple). Arrivés à un point d’équilibre, ils cherchent à s’associer pour pouvoir profiter un peu de temps libre mais ils se heurtent aux problèmes de l’engagement individuel des jeunes qui ont du mal à s’investir.

 

Z, a trouvé à s’intégrer dans un projet particulier, l’école de Chi Kung. Le projet agricole porte sur la remise en exploitation de 32 hectares en jardin et en élevage avicole. Une partie des débouchés est assuré par l’accueil des stagiaires de l’école.

 

En ce qui concerne la transmission c’est pour les jeunes agriculteurs de la vallée un thème de référence, avant même l’existant. En effet, s’engager dans cette filière demande des investissements souvent très importants, et tous les jeunes agriculteurs présents sont aussi des parents responsables, et si ils savent ce que peut être leurs engagements aujourd’hui, ils ont du mal à se projeter dans l’avenir. Ils souhaitent pouvoir vivre de leur travail, dans la dignité, et en ayant la garantie d’un salaire maintenant et d’une retraite plus tard.

 

L’engagement financier et donc l’endettement rejoint le problème des choix dans les méthodes de travail : profiter du progrès et de la mécanisation pour s’économiser physiquement et se donner plus de liberté, ou limiter l’usage de la mécanisation au prix de plus d’engagement personnel.

 

Un problème commun à presque tous les jeunes exploitants reste l’accès à la distribution de leur production. Tout le monde souffre de l’isolement des agriculteurs et des demandeurs. Ce problème peut être résolu par la mise en place de circuits courts, comme les coopératives de producteurs ou les AMAP.
L’aspect « groupement de producteurs » semble aujourd’hui fonctionner dans la région puisqu’il y en a déjà deux en place sur Sisteron et qu’un troisième magasin de producteurs devrait bientôt voir le jour.
L’aspect AMAP ne semble par contre pas adapté à la situation des producteurs de la vallée. Les structures sont trop limitées dans leurs productions pour pouvoir répondre à la demande et fournir des paniers en toutes saisons.

 

Le problème de l’engagement des élus a été évoqué. Que ce soit pour l’aide locale à l’installation des exploitants ou pour la mise en relation des producteurs et des consommateurs ou pour l’information et l’éducation des consommateurs. Aujourd’hui, les exploitants agricoles ne représentent que 3 % de la population active en France, et sont confrontés en permanence à la disparition des terres agricoles.

 

Pour finir, le problème de la production de masse, au détriment de l’environnement a été évoqué, car même s’il n’est pas omni présent dans la vallée, il existe tout de même.

 

Enfin, pour rester sur une note plus souriante, alors que le sujet du juste revenu des exploitants était évoqué, l’idée a été proposée de recréer un monde sans argent. Un monde où l’échange serait loi, et où le troc serait roi…

 

 

Et, si vous avez 4 minutes devant vous,
regardez cet extrait du second volet.
Pour moi, un pur moment de bonheur...

SilencesSilences...

 

Et, si vous voulez apporter des corrections ou des compléments à ces notes, ne vous privez pas...
Nous pouvons prolonger le débat...

 

 

 

 

Voici la liste des liens que j'ai utilisé pour parler du film :

http://www.telerama.fr/cinema/films/profils-paysans-2e-partie-le-quotidien,208227.php

http://www.lafermedubuisson.com/la-presse-en-parle-la-vie-moderne.html

http://www.gncr.fr/films-soutenus/profil-paysan-2-le-quotidien

http://www.allocine.fr/film/fichefilm-111105/secrets-tournage/

http://www.cahiersducinema.com/Critique-La-Vie-moderne-de-R.html


 

 

Partager cet article

Repost0

commentaires

Présentation

  • : Le blog des Omergues
  • Le blog des Omergues
  • : Pour en savoir toujours plus sur le village des Omergues, situé dans la haute vallée du Jabron
  • Contact

Vous avez la parole...

Recherche

Par la fenêtre du bureau...

Après presque trois mois de régime sec, elle est revenue...
Un petit orage hier soir, pour nous mettre dans l'ambiance, et ce matin un temps gris et humide...

Pas de doute, l'automne approche à grands pas...
Ce matin, toutes les odeurs de la nature venaient se mélanger pour notre plus grand plaisir...
Terre humide, feuilles séchées, et cette odeur de miel que développent la nature qui reprend vie...

    En cliquant ICI,

 

vous avez le diaporama des photos publiées

dans cette rubrique...

 

 

Agenda de la Vallée

Pour celles et ceux qui cherchent une informations précise,

Vous pouvez aller sur

L'agenda de la Vallée du Jabron